Par quoi commencer? Peut-être en vous situant un peu les personnages, le matériel, les conditions pour créer une véritable aventure au coeur du Pantanal, le plus grand marais du monde...
Les personnages :
- Douglas
Cet americain vit depuis plusieurs années à Coxim avec sa femme Rute. Nous avons été hébergé chez lui et il a préparé l'aventure dans le Pantanal. Il connait parfaitement la faune, il a pu nous donner les noms des animaux en anglais et portugais. De plus avec sa connaissance des lieux et surtout de personnes nous avons eu la chance de rencontrer ses amis. Ce guide haut en couleur, nous l'avons surnommé Crocodile Doogie...
- Claudio
Ce Brésilien vit le long de la rivière Taquari. Depuis 15 ans, il exerce le métier de pêcheur. En ce moment la pêche est interdite, faut bien laisser ces petites bêtes se reproduire. Il s'occupe donc d'une quinzaine de ruches. Nous avons passé 2 jours et 2 nuits chez lui. Il vit dans une bicoque construite de quelques planches. L'eau est pompée directement dans la rivière, il n'y a pas de toilettes et les seules signes de richesses sont : son congelateur, son antenne pour brancher son portable et bien sûr sa barque. Grâce à lui nous avons pu naviguer et explorer à coup de machettes les environs.
- Elise
Cette jeune Allemande de 22 ans nous a accompagnée dans cet aventure. Elle voyage seule en Amérique du Sud, mais comme dit Douglas, elle a tout compris par rapport à nous, elle fait ça en bus. Pour ceux qui lisent l'allemand, voici l'adresse de son blog : http://lisbett-on-tour.blogspot.com
- Tétéf et Bibou
Enfin après 3000 km, nous lachons nos vélos pour découvrir le Pantanal. Au cours de cette aventure, Bibou est le photographe officiel (comme pour le reste du voyage), Tétéf lui tourne quelques séquences vidéo.
Le matériel :
Le pick up de Douglas
Pour explorer le Pantanal, surtout à la saison des pluies, quoi de mieux qu'un Pick up Toyota "Bandeirantes", tout branlant, rouillé et qu'il faut pousser à chaque démarage! Franchement on a vraiment cru que c'était une blague, mais non ce véhicule sans essuie glace, sans ceinture de securite, sans sièges, sans plafond nous a transporter tout au long du périple, en nous transbahutant, en tressautant et en toussant.
Franchement quand nous sommes arrivés chez Douglas, il nous paraissait impossible qu'on parte avec, surtout que certaines pieces de la traction etaient démontées et il n'avait plus de réduction. Pour les non mécanos que nous sommes tous, en gros si on est pris dans la boue on peut s'enliser et c'est un risque que l'on ne peut pas prendre. Mais au bout d'une journée de réparation Douglas a remis son véhicule en état de marche...
Nous venons de vous dire qu'il n'y avait pas de sièges... Pas de problème, nous embarquons le canapé du salon à l'arrière. Et comme nous deux et Elise nous avons rencontré Douglas grâce au Couchsurfing, ça va de soit... Pour celles et ceux ayant des difficultés en anglais, 'Couchsurfing' signifie: surfer sur les canapés!
Voilà l'intrigue se met en place, il nous reste plus qu'à faire le plein de Diesel et d'essence, de prendre une roue de secours (Deux pneus sont au bord de l'explosion... Quand on vous parle des Borracharias c'est pas pour rien!), faire les courses pour 3 jours (ça, on s'en ai occupé et l'organisation ne laissait pas à désirer) et préparation des bagages dans nos sacoches de vélo puisqu'elles sont warterproof. (Faut que je traduise?)
C'est parti!
Nous faisons sensation dans les rues de Coxim. Imaginez, deux français, une allemande, un americain dans un pick up japonais, le tout avec un canapé en guise de siège et une bâche orange pour être bien voyant. Très vite on sors de la ville par une route en terre, ce qui n'est pas sans nous rappeler des choses. A chaque bosse, nous faisons des bonds, on aurait peut être dû mettre nos casques de velo? Le paysage est encore fait de colines. Nous passons la première nuit dans une famille adorable.
Ils vivent dans une baraque en tole sans l'eau et l'electricité. Le père vient de récupérer un lopin de terre et construit lui même sa maison. Ils n'ont rien mais nous recoivent comme si nous étions de la famille. On est pas venu les mains vides on a pris un gros morceau de filet de boeuf pour le churrasco! Leur fille Luna est mignonne à souhait et la mamie crie par moment, mais faut pas s'inquieter! La nuit nous dormons dans notre tente tandis qu'Elise et Douglas eux sont dans un hamac. Oui nous aurions pu nous aussi dormir dans le hamac... Mais quand il y a pleins de moustiques et surtout la pluie à 2 h du mat', notre tente nous convient parfaitement!
Le lendemin nous partons aux aurores. Nous souhaitons voir une multitudes d'animaux, Douglas connait d'ailleurs toutes les espèces d'oiseaux et nous les montre à chaque occasion ( En tout on en a vu une cinquantaine differentes). On voit notamment un road runner ... bip bip ... Avec son cri caractéristique, nous l'avions déjà rapidement croisé ... bip bip ...
Dans un champ on aperçoit un Tamanoir, aussi appellé fourmilier. A la queue leu leu nous partons à sa rencontre face au vent. Car l'animal a l'odorat très développé, mais l'ouïe et la vue sont quasiment inexistantes... Cela nous permet de nous approcher très près, d'entendre les bruits qu'il fait avec sa très longue langue et d'apprécier sa grandeur.
Après une pause dans un boui boui pour faire le plein de bière, on arrive chez Claudio. On part faire une rando le long de la rivière Taquari et on aperçoit notre premier caïman. On voit egalement un tatou, un iguane et de nombreux oiseaux.
Juste après notre repas, il se met à pleuvoir, c'est l'occasion d'une douche improvisée pour Bibou et Elise.
Une fois l'orage passé, nous embarquons pour traverser la rivière ( soit dit en passant déjà bien grosse) et partir explorer les sous bois.
Nous y voyons des chevreuils, des oiseaux, des cochons sauvages et un petit caïman réfugié dans un trou. Si vous aviez vu le bond qu'à fait Tetef en le voyant!
Le soir nous nous occupons de la popotte. Tout est calme chez Claudio... sauf les hordes de moustiques qui sont venus à bout de 2 spays insecticides... On pourrait croire qu'ils sont rouges mais en fait quand on les éclate, c'est notre sang...
- Spotligthing :
Kezako? Le spotligthing est l'action d'éclairer par un spot les animaux la nuit. Ça se fait lors de safaris. C'est super rigolo, mais dans le véhicule de Douglas et sur les pistes pleines de troues c'est du sport. Imaginez nous une main pour se tenir, une autre pour chercher avec le spot des yeux qui brillent et donc la présence d'une bête. Comme pour les animux c'est la nuit, la lumière les attire, les intrigue et donc ils ne bougent pas. C'est dur à croire avec le boucan d'enfer que fait le vehicule. Pourtant on croise sur la route 2 tapirs ( le plus gros mamifère local), un chat (super!) et plusieurs chevreuils qu'on a pu approcher en marchant doucement et en braquant la lumiere sur eux.
La Croisiere s'amuse...
Nous embarquons le lendemain de nouveau sur la barque de Claudio, cette fois pour un tour d'une journée pour voir les animaux qui viennent boire au bord de la rivière. On se dit qu'au moins le moteur lui est fiable et qu'on aura pas à pousser si il cale contrairement à la voiture de Douglas. Mais au bout d'une heure il y a des problemes. Finalement on passe chez un pêcheur et on embarque son moteur au cas ou...Encore une fois on voit de nombreux oiseaux : hérons, echassiers, toucans, ...
On fait la découverte des capivaras, sorte de gros rat avec un pif d'hippopotame.
Enfin, le jacaré... Que nous appelons le caïman. Il est sur les bords, sur les bans de sable. Avec le bruit du moteur généralement il fuit...
Mais la nuit, nous embarquons de nouveau pour cette fois faire du spotligting sur la barque... Ils faut voir tous ces yeux rouges qui reflètent la lumière. Les caïmans sont partout... Cette fois la lumière les attire et nous pouvons les toucher... On évite, c'est pas la peine de perdre un doigt, on pourrait bien en chopper un mais il n'y a que la queue qui se mange.
Le dernier jour nous partons de chez Claudio, non sans prendre une série de photos, pour immortaliser les aventuriers.
On fait quelques photos au bord du fleuve avec le canapé.
Claudio a même été chercher une planche d'alvéoles dans une de ses ruches, pour nous faire goûter du miel frais, et il nous offert le reste du miel dans une bouteille pour la suite de nos aventures à vélo!
Sur le chemin du retour on croise encore un Tamanoir et cette fois on y va sans Douglas pour l'approcher.
Nous allons pour nous rafraichir voir une superbe cascade.
La rivière est propre on s'y baigne, c'est magique après ces 3 jours sans vraie douche!
On retourne voir la famille qui nous a accueillie la première nuit. Les fondations sont terminées. On va chercher de l'eau à la rivière pour les aider. Et on s'y baigne, ça ressemble presque à un spa...
Conclusion
C'est difficile pour nous de décrire ces journées d'aventures. Mais elles nous ont fait un bien fou. Et il aurait été dangereux de s'engager avec les vélos dans le Pantanal. Tout d'abord parce que ce sont des pistes ensablées, parce qu'il est difficile de s'approvisionner en eau et enfin nous étions complètement novices. De plus ces quelques jours à Coxim nous avons profité de l'hospitalité de Douglas et Rute, tout ça avec beaucoup de simplicité et de sincérité. C'est avec ces images pleins la tête qu'on repart gonflés à bloc soit vers Bonito un superbe site, ou peut être directement vers la frontière du Paraguay...
En tout cas merci pour votre fidélité, vos commentaires variés et fleuris, ça nous fait beaucoup de bien! Continuez!! N'oubliez pas d'aller voir l'album photo sur le Pantanal, on a pas pu tout mettre ici...
Pour vous remercier, en bonus la danse de l'autruche par Ttf et bibou :
L album complet est disponible au lien suivant :