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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 16:10

Nous y voilà enfin!
La Bolivie : ce nom nous faisait rêver et nous inquiétait. Ce qu'on avait en tête avant d'arriver : des paysages incroyables, une culture préservée, un pays pauvre (le plus pauvre d'Amérique du Sud), une vie très peu chère, des montagnes de touristes localisés sur quelques sites, peut-être des soucis administratifs aux passages de frontière et pour récupérer de l'argent, une altitude nous obligeant à respirer comme des poissons hors de l'eau...

Il était temps qu'on y arrive et qu'on se fasse notre propre opinion! Alors, après avoir dépensé nos derniers pesos argentins dans la ville frontière de La Quiaca, nous nous dirigeons vers la douane. On avait une légère appréhension étant donné le climat diplomatique tendu entre la Bolivie et la France (suite à l'interdiction de survol du sol français de l'avion du présidient bolivien Evo Morales) : mais la diplomatie et la vraie vie sont différentes, nous sommes accueillis avec le sourire, nos passeports sont tamponnés rapidement, le seul problème étant que le visa ayant une durée de 30 jours, il faudra le renouveler au cours de notre voyage. Alors : bienvenidos en Bolivia!

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

C'est parti...
Les premiers kilomètres sont à la fois euphoriques et monotones : on sait qu'on pédale enfin en Bolivie, mais les paysages sont dans la continuité du nord de l'Argentine, entre steppes, maisons en brique de terre et couleurs andines. Nous sommes à plus de 3000m, et on devrait continuer à cotoyer le ciel dans les semaines qui viennent.

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Alors qu'on s'attendait à continuer à traverser un paysage monotone, on s'enfonce soudainement dans une vallée fertile : l'eau redonne vie à la végétation et les villages se succèdent parmi les falaises rouge sculptées par l'érosion :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Nous arrivons à Tupiza, notre première étape dans une ville bolivienne. On prend nos marques en visitant la ville. Première constation : il n'y a pas de supermarchés, mais une multitude de marchés et de petits magasins. Il faudra faire 4 ou 5 magasins pour réussir à faire le plein, mais contrairement à ce qu'on nous avait dit jusque là, on y trouve de tout : fruits, légumes, viandes, fruits secs, bière, conserves... On redécouvre même du vrai pain et du fromage "frais". Tout simplement orgiaque. On espère que les prochaines villes boliviennes seront ausi bien achalandées...

Pendant cette pause, on part en balade vers le Cañon del Inca, à seulement quelques kilomètres de la ville : les formations rocheuses et les couleurs sont magnifiques, avec encore une fois très peu de touristes.

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Nous devons repartir et nous savons que la suite du parcours n'est pas une partie de plaisir. Beaucoup de cyclos évitent le trajet Tupiza-Uyuni en prenant le train, car la route est soit-disant difficile... On aime de plus en plus faire des choses difficiles... Et dès la sortie de la ville, le spectacle est magnifique. Au détour d'un virage, on aperçoit la vallée, les montagnes multicolores et des formations rocheuses incroyables.

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Lors de notre pause midi, on s'arrête à côté de la maison d'Aurora, qui nous invite (séquestre?) chez elle. Elle a de l'énergie à revendre et nous assome de questions. Comme elle n'a plus de gaz, on l'invite à manger nos nouilles cuites au réchaud.

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Pendant qu'elle nous montre les photos de ses neufs enfants, les écoliers viennent lui acheter des bonbons et des glaces maison. Mais des glaces un peu spéciales : au lait de chèvre! D'ailleurs, il est l'heure, il faut qu'on aille l'aider pour la traîte... On ne fera que rattraper les chèvres et les tenir, mais pour nous, cette tâche est nouvelle et on se sent un peu gauche :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Voilà comment une simple pause déjeuner se transforme en rencontre imprévue. Elle aurait bien voulu qu'on reste plus longtemps, mais nous devons continuer notre route... On signe son carnet de voyageurs (!!!) et on enfourche nos vélos.

 

La suite de la route est effectivement mauvaise : c'est un ripio alternant tôle ondulée, rivière de galets et Sahara (vous êtes au point maintenant, non?). Alors, lorsqu'on aperçoit une piste secondaire dans le lit de la rivière, on n'hésite pas! Seul problème : il faut parfois traverser la rivière à vélo et bien évaluer la profondeur de l'eau. Ce que Tetef a raté une (seule) fois :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Le soir, heureusement, on se trouve un bivouac où on peut faire un feu pour faire cuire les pâtes, griller les saucisses et sécher les chaussures de Tetef en même temps...

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Le lendemain, nous entamons une grande côte qui nous emmène à plus de 4000m d'altitude. Nous prenons notre temps pour monter, le manque d'oxygène se fait sentir dès que la pente est trop raide, mais, de là-haut, la vue est magnifique :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Ensuite s'enchaîne une longue série de descentes et montées, nous usant, nous fatigant et nous bousillant le dos (surtout Tetef...).

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Nous croisons un cyclo, Dave, dans la même galère que nous (il n'hésite pas à pousser le vélo dans les côtes). Il arrive d'Alaska et prévoit d'aller jusqu'à Ushuaia. Malgré nos milliers de kilomètres, ça nous impressionne toujours autant. On échange quelques tuyaux et on continue chacun son chemin. C'est le 3ème cyclo qu'on croise depuis notre arrivée en Bolivie!

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Un vent de face puissant rajoute à la difficulté de l'étape (le mot "calvaire" a été utilisé plusieurs fois par Bibou pour qualifier cette partie de l'étape) et c'est avec soulagement que nous arrivons à Atocha, pour profiter d'un repos mérité : restaurant le midi, "salchi-papa" le soir (knackis-frites) et hotel bon marché, situé à côté du train qui passe, toutes sirènes hurlantes, à 5 heures du matin...

 

Finalement, nous ne restons qu'une nuit à Atocha. Avant de partir, nous faisons quelques courses et, comme il est un peu tard, il n'y a plus de pain dans la ville! C'est un véritable jeu de piste pour trouver la "boulangerie", qui n'est en rien différente des autres maisons...

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Après avoir pris quelques renseignements, nous apprenons que nous pouvons quitter la ville par la rivière, ce qui nous évite de gimper en sortie de ville. Effectivement, le dénivelé est plus simple, mais à plusieurs reprises, nous devons traverser la rivière :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

En revanche, comme nous sommes en dehors de la route, il n'y a presque pas de trafic. On profite des paysages et on croise un grand troupeau de lamas sur notre chemin :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

En fin de journée, rebelote : l'état de la route est catastrophique, le dos est secoué dans tous les sens, on essaie tant bien que mal de tenir l'équilibre et on est obligé de s'arrêter quelques fois pour pousser les vélos dans le sable...

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Le lendemain, nous nous motivons pour atteindre Uyuni dans la journée. Il n'y a que 60 km, mais depuis qu'on est parti de Tupiza sur le ripio, on enchaîne des journées entre 30 et 45 km seulement à cause de l'état de la route et du dénivelé, alors c'est pas gagné... Mais ce matin, la route est un peu meilleure, on roule à plus de 15km/h, on a l'impression d'être des flèches! On a le luxe de trouver une piste cyclable en plein désert :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

On dépasse plusieurs fois un 4x4 qui souffre sur la piste. Il n'y a pas que nous... En plus, les paysages sont variés : montagnes au loin, dunes de sable (qui nous obligent une ou deux fois à pousser le vélo), et même un petit salar :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Les derniers kilomètres vers Uyuni sont difficiles : la piste est de nouveau très mauvaise et la ville qu'on aperçoit au loin n'a l'air de ne jamais se rapprocher. On opte pour une piste qui longe le chemin de fer, non officielle et bien meilleure. Mais elle nous emmène directement dans la décharge "sauvage" de la ville, envahie par une multitude de porcs!

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Et on s'imgine bien que tout ce qu'on va consommer dans le centre, sûrement bien entretenu, très propre, avec un large choix touristique, va terminer ici, bien à l'écart de la ville, en dehors de notre vue, éventrés par les porcs et disséminés par le vent... Ah, vive le tourisme et la consommation!

Nous entrons dans Uyuni par le cimetière de train. Les locomotives à l'abandon nous rappellent d'autres lieux, comme Temuco et Baquedano au Chili. Des tags sans intérêt cotoient d'autres qui nous surprennent ou nous font sourire :

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!
La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Allez, pour bien terminer notre entrée dans Uyuni, on passe à côté d'une fosse pestilentielle (purin? sceptique? déchets d'abattoir?). Décidément l'entrée de ville ne restera pas dans les annales (ou alors notre top10 des pires arrivées?)...

Premières impressions de Bolivie
Depuis notre arrivée en Bolivie, on a pu découvrir de nouvelles habitudes, une nouvelle culture, tordre le coup à quelques clichés et s'immerger dans ce qui va être notre quotidien maintenant. Entre les villes, alors qu'on s'attendaient à des régions désertiques comme au nord du Chili ou de l'Argentine, il y a finalement de nombreux villages, certains avec des épiceries et des restaurants. On nous aborde souvent, pour nous demander où on va, pourquoi on voyage à vélo, ce qu'on pense de la Bolivie. On a même eu le droit à une interview pour passer sur radio Panamericana La Paz. Mais c'est parfois difficile de comprendre, vu que certains mâchent de la coca à longueur de journées... Pour le moment, on a traversé des paysages magnifiques, entre montagnes, pics rocheux, canyons et vallées. En ce qui concernent les villes, on trouve ici aussi des jeunes habillés "à la mode" écoutant de la musique sur leur portable, des dizaines de cyber pris d'assaut pour consulter Facebook ou jouer sur internet, il y a de nombreux distributeurs pour retirer de l'argent, aucun supermarché pour le moment mais des marchés et des petits magasins incroyables où on trouve de tout (il faudrait presque un article que pour ça...), des hôtels et des restaurants bon marchés qui vont nous permettre de moins utiliser notre réchaud... Vivement la suite!

Et un dernier point, sorte de leitmotiv de notre voyage : alors qu'il espérait secrètement en avoir définitivement terminé avec ça dans ce nouveau pays, dès le premier jour, Bibou crève! Et le lendemain, pour enfoncer le clou (haha...), il est obligé de réparer la roue avant ET la roue arrière qui sont à plat en même temps!

La Quiaca (Arg.) - Uyuni (Bol.) - 330 km - A la découverte d'un nouveau pays!

Et maintenant, repos!
Après avoir prospecté quasiment tout le centre ville d'Uyuni, on trouve enfin un hotel qui nous convient. On va sûrement y rester plusieurs jours : le dos de Tetef est en compote et a besoin de repos, et la ville semble aussi bien achalandée que Tupiza, ce qui va nous permettre de faire une vraie pause avant de continuer à travers le plus grand désert de sel du monde, toujours à vélo!

L'album complet est disponible au lien suivant :

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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 16:07

Voici quelques videos de notre prescence en Argentine. Malheureusement nous avions des problemes avec la gopro, donc on a pas trop de films...

Pour commencer le Fameux Perito Moreno, merveille de la nature:

En contraste les chutes d'Iguazu :

Enfin les paysages du Nord desertique :

Les lamas nos nouveaux amis et la tempete :

Et bien entendu nos crevaisons :

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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 23:24
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Pour la 6ème et dernière fois depuis le début du voyage nous venons de sortir de l'Argentine. Jusqu'à présent nous avons fait des bilans de nos visites au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. C'est au tour de l'Argentine que nous quittons définitivement puisque nous venons d'arriver en Bolivie.

Bilan de nos étapes en Argentine

- En décembre nous y avons été une journée pour voir les chutes d'Iguazu.
- Du 25/12 au 3/01 dans la région de Missiones.
- Du 29/01 au 14/02 à Buenos Aires, Cordoba et Rosario.
- Puis du 14/02 au 23/02 en Terre de Feu.
- Du 10/03 au 22/03 en Patagonie.
- Du 21/04 au 6/05 dans la région des lacs.

- Du 04/08 au 27/08 dans le Nord.

C'est bon vous suivez? Pour vous aider voici la carte de nos trajets. En jaune c'est ce que nous avons parcouru en Argentine, en gris les trajets en bus, bateau et avion.

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

En tout nous avons roulé 3 000 km, environ 3 mois, sur de belles routes et sur des pistes affreuses. C'est vrai que d'un moment à l'autre on peut être tranquille sur de l'asphalte et bing se retrouver sur du ripio ou dans un champ de mines!
Mais ce pays grand comme 6 fois la France offre une ocassion unique de voir différents paysages au sein de ses provinces. Tellement grand, des tropiques à l'Antartique, que nous avons finalement décidé de descendre dans le grand sud en avion pour ne pas trop souffrir du froid. Puis au fil des rencontres nous avons aussi décidé de consacrer une partie du parcours à traverser les provinces du nord, Salta et Jujuy.

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Les paysages et les Parcs Nationaux

Ces différentes visites nous ont permis de contempler des paysages magnifiques. Des parcs nationaux, des chutes d'Iguazu en passant par le Glacier Perito Moreno, la région des lacs (en partie sous la pluie), les paysages de la Terre de Feu et les vallées colorées du Nord. Une diversité extraordinaire! En plus on a pu faire de belles randos pour en profiter, notamment à El Chalten ou dans le Parc National des Alcerces. Tout au long du parcours nous avons pu apercevoir de nombreux animaux (Toucans, Castors, Guanacos, Ñandus, lamas...) Il y a aussi le Huelmul sorte de cerf mais bon on pense que c'est le dahu local car on l'a pas vu. Ni son cousin le Púdú, qu'on n'a pas senti...
Seul bémol le prix parfois pour accéder aux Parcs Nationaux, comme nous sommes étrangers on doit payer 2 à 3 fois plus que les Argentins...

Plus récement la traversé du salar de Cauchari, la quebrada del Toro et de Humahuaca nous ont époustouflés. Ces montagnes variées, sont un plaisir pour les yeux, un peu moins pour les mollets!

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

L'Argentine, un pays avec de bonnes personnes...


Ça c'est le slogan de la présidence! D'ailleurs c'est le pays qui a comme présidente, l'ex première dame qui se prend maintenant pour une princesse (Sisi allez voir la photo officielle de Christina).
Bien sûr nous avons fait de sublimes rencontres, des gens adorables qui nous ont ouverts leur portes et leurs coeurs. Nous ne les oublirons pas. Mais d'autres sont moins sympatiques envers le touriste ou l'étranger. Ce fut parfois difficile de se voir refuser un abri quand il pleut. Nous avons eu affaire à des pickpockets, des roublards et des menteurs. Mais c'est comme partout. Dans le nord les gens sont plus réservés, mais tout aussi adorables.

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Un pays d'art et d'histoire ;-D

L'Argentine recèle un Patrimoine magnifique et varié: Des ruines jésuites, en passant par les peintures rupestres et les monuments de Buenos Aires. Nous nous sommes plongés dans son histoire avec appétit. On y a découvert l'histoire des peuples d'origines.Que d'événements, de rebondissements, de moments heureux ou négatifs (On pense aux milliers de disparus sous la dictature)! On a été surpris de voir que finalement les traces du passé sont beacoup plus présentes dans le nord. Entre les sites archéologiques, les momies Incas et les édifices coloniaux, c'est sûr on se rapprochait du coeur des Andes.

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Du pain et du vin


Parceque nous sommes gourmants, les specialités de l'Argentine ont enchanté les cyclistes gouinfres que nous sommes. Du barbecue, en passant par les facturas (patisserie) et le vin, lorsque l'on a pu en profiter c'était un régal. Plus récemment le Mantecol sorte de tablette à base de cacahuètes. Heureusement qu'on pédale car sinon on ressemblerait à de gros empanadas!

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Un nouveau voyage...


L'Argentine c'est aussi le pays où nous avons radicalement changé notre voyage. Passant de la chaleur étouffante de Buenos Aires à la fraîcheur du sud, puis au congélateur de l'altiplano à plus de 4000 m. Depuis que nous sommes partis d'Ushuaia nous avons changé de rythme. Nous partons plus tard le matin, nous faisons plus de feu pour nous réchaufer et on ne compte plus les soupes. Mais bon on a tout de même réussi parfois grâce au soleil à faire la sieste le midi.
Enfin concernant le voyage c'est malheureusement en Argentine où nous avons eu nos plus gros soucis mécaniques. Mais bon il y a de bonnes boutiques de vélo! Oui ça s'est vérifié dans toutes nos étapes. Casses de cable de changement de vitesse, trois explosions de pneus, un record de crevaisons pour Bibou!

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Argentine - Ce qui va nous manquer


- La richesse et la diversité des paysages
- Une architecture variée et une histoire passionante.
- Les glaces, la clim et le chauffage (dans le nord)
- Les feux de bois et le chauffage (dans le sud)
- La gentilesse et l'hospitalité
- Les guanacos, les vigognes et les ñandus
- Des lieux et des campings incroyables pour bivouaquer
- L'echpagnol, un peu dur au debut mais plus simple que le Chilien
- Les discusions autour d'un maté, ou pas...

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Argentine - Ce qui ne va surtout pas nous manquer


- Les fous du volant
- Les gens qui donnent de mauvaises infos (Parc nationaux, office de tourisme,...)
- Les Argentins roublards
- Les revendications autour des Malouines
- Les meutes de chiens hurleurs
- Les moustiques
- Le vent et la pluie
- Notre réveillon pourri
- Les jours feriés inopinés
- Les magasins où ils rendent la monnaie en bonbon!
- Le Fernet Branca/Coca
- L'autostop
- Les épines

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Et nos parcours en Argentine n'auraient pas été les mêmes sans toutes les personnes que nous y avons rencontrées, plus ou moins rapidement, mais toujours avec l'envie de discuter et de nous faire découvrir leur pays. Que ce soit organisé avec Couchsurfing ou Warmshowers, lorsqu'on demande l'hospitalité ou ailleurs, autour d'une table d'un bar ou d'un restaurant...

Entonces, muchas gracias y estamos muchos agradecidos: Marta y Hugo (sans oublier leur piscine le jour de Noël), Julio et son calendrier 2013, le mec de l'usine, Cecilia, Marcelo y Maria, Fran, Noe y el perro Tomas (Buenos Aires fut encore mieux grâce à vous et votre générosité), Lucas y Gonzalo, Willy, Virginia y Guilermina (Des warmshowers extras), Julio (¡Si si!), Gerardo, le mec de la vialidad mais pas son chien qui a pissé sur la tente, Felipe y Juan (Pour l'improbable Choique grillé), Chicho, Andy et Olga qui nous ont permis de voir le glacier et de rentrer, Mario, Florencia, Tadeo (même si t'as mangé nos pancakes), Fernando et Francisco (L'incroyable famille del Chalten), Oscar et sa maison extra, Ivana, Harry et Julian (Les voyageurs de l'extrème). Mais sans oublier les nombreux voyageurs que nous avons croisés (Lucas, Nahuel, Martin), les cyclos par dizaines chaque jour après Ushuaïa, les potes de rando: Tony, Yuri, les argentins à vélo : Rosando, Hanibal et l'incroyable monocyclette Anne-So!

Dans le Nord, au milieu de nulle part les sourires des enfants: Americo, Salomon, Amelia et Inès. Yves et sa bouche pleine de feuilles de coca. Pour l'accueil et l'abri du vent: Yolanda, Batista et les lamas dont Choupouli (Le genre de lama qu'on adoptera à notre retour). La proprio de l'hostal del cielo à San Antonio et l'équipe del Andaluz à Salta malgré l'abus de désodorisant! Merci pour l'aide de l'Alliance Française de Salta et Mendoza. Enfin un énorme merci à la famille Gallardo: Enrique, Alicia, Tuti, Gonzalo, Lucas, Barbie, Manuel et Bono! La voisine couturière Maria-Eugenia. Le jeune gendarme ami des bêtes et Maître Yoda!

Pour finir petite selection de photos :

Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)
Bilan Argentine - Don't cry for me ;)

Et voici les videos

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 14:43

Quitter une belle famille
Avant de quitter Jujuy, on partage un dernier repas avec toute la famille, avec cette fois la présence d'Alicia revenue de Cordoba. Elle nous a préparé d'excellentes milanaises. Pour nous faire plaisir, Enrique nous offre du Mantecol. Qu'est ce que c'est? C'est une tablette de beurre de cacahuètes. Encore des calories pour pédaler et poursuivre le voyage! Vraiment on était dans une famille formidable!

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord
Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

Alicia la mère de famille profite de notre présence pour nous poser milles questions sur notre voyage à vélo. Elle s'inquiète car Lucas son fils que nous avions rencontré à Cordoba va partir en vélo au Brésil d'ici quelques mois. On la rassure, on lui raconte nos péripéties et d'une certaine manière ça nous fait sourire, car ce sont les mêmes inquiétudes qu'avaient nos parents il y a deux ans à l'annonce de notre voyage pas ordinaire.

Une dernière surprise avant de les quitter. Depuis plusieurs semaines il est devenu très difficile de fermer les ouvertures intérieures de notre tente. Il est vrai qu'avec tout le sable et la poussière que nous trouvons lors de nos bivouacs, la fermeture éclair a souffert. On veut donc la changer complètement. Tétéf va donc acheter 3m de fermeture dans une mercerie en ville. Le plus dur reste à faire... coudre à la main le zip. Mais c'était sans compter sur le savoir-faire féminin. Une voisine d'Alicia, Maria-Eugenia est passée pour voir si elle pouvait coudre à la machine. Mais elle nous dit que la fermeture est en bon état, que ce sont les fermoirs qui sont usés. Elle nous en donne des neufs et la tente ferme parfaitement, presque sans travail de couture!

A la découverte de la Quebrada de Humahuaca
C'est donc avec une tente nouvelle que nous quittons Jujuy. Dur dur de laisser des gens si gentils et agréables. Mais un spectacle unique nous attend et on en entend parler depuis des mois. Nous nous rendons vers la Quebrada de Humahuaca. C'est une gorge de plus de 150 km de long, la roche y prend des couleurs magnifiques : des rouges, oranges, bleus, ...

Le spectacle est sublime à Pumamarca. Le petit village construit en brique cru est couronné par la montagne aux 7 couleurs. On en fait le tour en vélo.

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le NordJujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le NordJujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

Malheureusement les photos ne reflètent pas toutes les couleurs de la Quebrada classée au patrimoine mondial. En effet, un fort vent soulève de la poussière et le ciel est couvert. Mais rouler dans ce paysage est un pur bonheur. Dans la vallée se succèdent des petits villages bien conservés, des cactus géants et les couleurs extraordinaires des montagnes.

Visites et Histoire
On s'accorde une journée découverte du patrimoine. Le matin nous visitons un ancien relais pour les voyageurs et les chevaux: le posta de Hornillos. C'est un lieu magnifique qui a gardé son charme colonial. Il faut dire que la route que nous empruntons était un point de passage important entre l'altiplano Bolivien et la côte Atlantique. Les Incas sont passés par là, suivis des Conquistadors espagnols. Par la suite de nombreux combats ont eu lieu ici pour l'Indépendance de l'Argentine.

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

Nous poursuivons notre route jusqu'à Tilcara. Petite ville touristique mais encore endormie lorsqu'on débarque. Et pour cause c'est "encore" un jour férié mais on ne l'apprendra que le soir. Ils commémorent l'exode de Jujuy qui a eu lieu il y a 201 ans, épisode important de l'Histoire argentine pendant la guerre d'indépendance : face à la progression des Espagnols dans la vallée, le Général Belgrano préféra incendier Jujuy et fuir avec les habitants, afin de n'offrir aucun répit à l'adversaire.

A Tilcara, nous trouvons un hôtel sympa dans le centre. On part ensuite visiter la Gargantua del Diablo dont voici des photos.

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

Le lendemain, nous visitons un site archéologique, le Pucara. C'est un ancien village perché sur une colline, qui controlait le passage de la vallée. Nous avions déjà visité un site semblable à San Pedro de Atacama. Mais ici certaines maisons ont été reconstituées, apportant un peu plus de contexte au lieu.

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord
Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

On repart de Tilcara avec un vent favorable, le ciel est couvert et il fait frais, on est à plus de 2000 m tout de même. Nous traversons pour la 4e et dernière fois du voyage le Tropique du Capricorne. Ligne imaginaire, mais pleine de sens pour nous... La prochaine, c'est l'Equateur...

L'après-midi on visite rapidement Humahuaca. Au pied d'un monument on trouve une caméra Gopro... Si quelqu'un l'a perdue qu'il nous fasse signe, car maintenant on en a deux!

Bivouacs, vent et crevaisons
Le soir comme vous le savez nous cherchons des coins tranquilles, loin si possible des villes, des chiens, du bruit. Après une journée de vélo on trouve donc l'échapatoire : se mettre loin de la route, le tout entouré, d'épines et de cactus... Alors forcément on est au calme, quoique les ânes la nuit peuvent faire du bruit. Mais le lendemain ou le soir les pneus font la tête. 4 crevaisons pour Bibou et 3 pour Tétéf lors de cette étape.

La fin de cette étape fut pleine de surprises. Pendant une journée nous avons eu le vent de face, avec de grosses rafales, nous obligeant parfois à rouler penché. Mais heureusement il y a peu de trafic. On parvient péniblement dans un petit bled au bout de 50km. On demande à mettre la tente près de la Gendarmerie. Un jeune gendarme nous dit qu'on sera mieux dans la prochaine ville à 30km! On décide de poursuivre et là le jeune nous dit de faire attention de ne pas renverser les bêtes sauvages avec nos vélos!! Finalement on n'écrasera pas de vigognes ni de lamas, mais on trouva un bivouac sympa à l'abri du vent derrière un clocher.

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

Le matin après la visite de la voisine version Maître Yoda ("laid le vent il était"), nous repartons. Le vent justement le matin s'est calmé. On peut faire notre photo des 16 000.

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord
Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

L'après-midi la situation est différente. Le vent souffle fort, parfois les rafales nous font sortir de la route. Mais surtout des nuages de sables et de poussières traversent la route.

Voici 2 videos, la premiere avec la tempete de sable et la seconde avec nos nouveaux amis...

Le vent cette fois est principalement de côté, mais légèrement dans notre dos, et nous pousse, on est à plus de 30 km heure sur une route en pente. Sympa la sensation de conduire une mobylette. Nous faisons 100km dans la journée, ce qui nous permet de rejoindre La Quiaca. Ce nom ne vous dit rien, mais pour nous cela signifie que nous sommes à la frontière avec la Bolivie à l'autre bout d'Ushuaïa. 6 mois sépare ces 2 photos prises à chaque extrémité de l'Argentine, et pour nous plus de 8200 km. Oui, on a pas vraiment été en ligne droite.

Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le NordJujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord
Jujuy - La Quiaca - 312km - Encore plus vers le Nord

La Quiaca, ville frontière, on trouve un hôtel pour se reposer, se laver et profiter une dernière fois des plaisirs argentins... Viande et vin...

Aujourd'hui on part pour la Bolivie, nouveau pays, nouvelle culture et nouvelles aventures...

L'album complet est disponible au lien suivant :

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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 14:38

Ce doit être une des premières fois que nous faisons un article pour une étape avec aussi peu de kilomètres. Mais il faut dire que nous avons passé du temps dans ces 2 villes, par la force des choses.

Petit retour dans le temps : 5 juillet 2013, La Serena, Chili. Bibou a oublié son code de carte bancaire, celle-ci est avalée par le distributeur. Après de nombreuses péripéties administratives (dur dur de gérer à l étranger...), la nouvelle carte est envoyée en Argentine. Bibou en profite pour se faire également envoyer sa carte de secours (merci papa). Autant que l attente serve à quelque chose... Nous passerons 6 jours à Salta et 3 jours à Jujuy.

Et pourtant, nous avions déjà commencé à prendre le temps à San Antonio de los Cobres (pour ne pas arriver trop tôt à Salta...). Au moins, on avait déjà un rythme tranquille! En arrivant à Salta, ville de plus de 500 000 habitants (une véritable marée humaine, sisi), on trouve un hôtel pas cher, qui sera notre 2ème maison pendant ces quelques jours dans la ville. Nous avons une cuisine à disposition, nous pouvons donc nous lâcher : boeuf bourguignon, pizza, quiche et tarte aux pommes!

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

A l hôtel, nous croisons 2 cyclos qui descendent vers le Sud, Andy et Jin. Nous passons pas mal de temps à discuter de la suite du parcours pour nous, en Bolivie et au Pérou. Nous sommes de nouveau sur une "autoroute à cyclos", la saison étant propice actuellement pour ce trajet. On devrait en croiser quelques autres les semaines qui viennent!

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

Nous profitons de Salta tout d abord en nous baladant, en visitant les musées, en flanant dans les rues. On retrouve la foule, la vie, les petits plaisirs inutiles. Sans les vélos. On oublierait presque quon n est pas dici et quil faudra repartir bientôt.

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps
Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le tempsSalta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

On fait également une razzia dans les magasins : la carte routière de la Bolivie, un nouveau compteur pour Tetef (le sien a lâché il y a quelques jours), un nouveau pneu pour remplacer ceux qu on a explosés avant darriver, de nouveaux gants de vélo pour Bibou (il a perdu les siens à San Pedro de Atacama). Cest lavantage des grandes villes : on peut trouver presque tout ce quon veut...

Avec tout ça, Tetef en profite pour remettre à neuf son vélo : le pneu avant en bon état est mis à l arrière, et le nouveau pneu (de moins bonne qualité quand même que nos pneus Schwable) à l avant. Mais, juste après avoir remplacé tout ça, il crève! Une épine, qu il traîne sûrement depuis plusieurs jours, a fini par avoir eu raison du pneu et de la chambre à air...

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

Avec "seulement" 2 jours de retard (pas mal pour l Argentine!), le courrier arrive à Salta. Nous repartons donc de la ville, avec une nouvelle carte pour Bibou (merci à Franck, et à Alicia et Inès de l Alliance Française de Salta), du linge propre, et des jambes reposées!

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

La sortie de Salta est rapide, et nous nous retrouvons très rapidement sur une route étroite, voire très étroite, le long de la vallée, puis longeant à flanc de montagnes. Et non, ceci n est pas une piste cyclable, mais bien la route à double sens...

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

Nous retrouvons même de la forêt, paysage que nous n avions plus traversé depuis plus de 2 000 km... Après un bivouac au fond dun champ, au calme, nous arrivons à Jujuy. Et vraiment nous avons de la chance...

Nouveau retour en arrière : en février dernier, lors de notre escapade à Cordoba en bus depuis Buenos Aires, nous avions été hébergés chez les frères Lucas et Gonzalo, originaires de Jujuy. Quand nous leur avons dit que nous passions par Jujuy, ils nous ont invités dans la maison familiale. Donc, 6 mois après, nous rencontrons le reste de la famille : Enrique, le père, Manuel et Barbara, les frère et soeur, Tutie, la tia. Manque que Alicia, la mère, qui est justement à Cordoba visiter ses 2 fils. Nous la croiserons quand même avant de partir, à son retour. Notre passage à Jujuy n aurait pas eu la même saveur si nous ne les avions pas rencontrés! Nous avons été accueillis comme chez nous, naturellement, chaleureusement, et ça, ça nous fait du bien...

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

Malheureusement (ou heureusement), nous n avons qu un seul moyen de remercier autant de générosité : partager nos spécialités culinaires autour d une table. Et cette fois encore, on sest lâché en cuisine : boeuf stroganov, mousse au chocolat, pancakes, moelleux au chocolat! On repartira repus et peut-être un peu plus gras...

Alors, pour ne pas le vexer (il ne vaut mieux pas...), je vais également mentionner l autre membre de la famille, qu on ne peut pas vraiment oublier : Bono, le molosse, gentil, voire un peu trop, et qu il est parfaitement impossible de bouger lorsquil a décidé de sallonger sur votre lit...

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

Rassurez-vous, nous n aurons pas passé tout notre temps à manger et à glander. Nous avons aussi visité la ville, mais avec une ambiance un peu particulière, grâce à une "blague" argentine... Le 17 août est férié en Argentine, pour commémorer la mort du général San Martin, héro de lindépendance (mais mort en exil en France à Boulogne-sur-mer...). Cette année, le 17 août tombe un samedi. Pas de bol? Non, parce que la présidente Cristina Kirchner a décidé de décaler le jour férié au lundi suivant!

Inconvénients : on ne savait pas que c était férié et le 2ème courrier a mis un peu plus de temps que prévu pour arriver...

Avantage : on a pu visiter la ville un jour férié, presqu au calme, mais avec quelques magasins ouverts (un peu comme un lundi de pentecôte en France, on ne sait pas si c est férié ou pas...)

Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps
Salta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le tempsSalta - Jujuy - 100 km - Le temps de prendre le temps

Pendant tous ces jours d attente, nous avons bien décompressé, pris le temps de sennuyer, de mettre à jour le blog (en particulier, il y a une nouvelle section par pays, plus facile pour rechercher les articles correspondants). On a pu également bien préparer la suite du trajet quon devrait prendre. Mais finalement, même en préparant, on sait quon va être surpris, que limage quon se fait du trajet ne correspond pas à ce quon va vivre réellement.

Nous partons donc de Jujuy, vers le nord, en direction de la Bolivie. Mais avant d atteindre la frontière, nous devrions traverser des paysages magnifiques, classés à lUnesco, nous allons quitter la faible altitude (1 200m), pour retrouver des montagnes et des plateaux à plus de 3 000m, ce qui sera notre quotidien dans les semaines à venir!

L album complet est disponible au lien suivant :

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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 22:17

Allez on vous le dit tout de suite, cette étape fut lune des plus dures mais avec encore de magnifiques découvertes!

Quittons San Pedro


Notre dernier arrêt au Chili aura été très sympa. San Pedro de Atacama nous est apparu très touristique, mais finalement en partant le camping fermait derrière nous. Au petit matin on rassemble nos affaires et on charge les vélos. Nous allons enfin quitter ce long pays. Mais chose un peu étrange, on passe à la douane faire tamponer nos passeports alors que la frontière est encore à 160 km. D'ailleurs on n'est pas les seuls, de nombreux touristes font la queue, la route vers l'Argentine est très empruntée.

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Les voyageurs de limpossible


En arrivant devant le contrôle des migrations, un jeune carabinier "empanadas" nous demande oú lon veut se rendre. En choeur on lui répond: lArgentine par le Paso Jama. Il nous répond que c'est impossible en vélo, la côte est trop raide et y'a de la neige. Impossible? On l'a entendu souvent pendant notre voyage... Ah ce qu'on aime faire des choses impossibles!

Il est vrai que lon sait que cette étape ne sera pas simple. Car même si cest plat en sortant de San Pedro, on doit atteindre plus de 4000 m d'altitude. Selon le dénivelé Google, on doit même atteindre 4 820m, soit plus que le Mont-Blanc... Mais notre altimètre ne dépassera pas les 4 650 m. Problème de compteur ou Google faillible? Nous ne saurons pas, aucun panneau sur le chemin et aucun site internet avec la même altitude...

Pédaler à cette altiude, cest nouveau pour nous. Déjà, pédaler à 3000 m on était essouflés à cause du manque doxygène, alors dans quel etat on va être encore plus haut? A cela s'ajoute le fait qu'il n'y ait aucun village jusqu'à la frontière, un fort vent de dos (heureusement) et des nuits fraîches... euh glaciales.

Ah le gentil carabinier, faudrait quon lui offre un vélo pour quil teste cette route. Oui, ça n'a pas été simple, mais jamais impossible. Le plus dur fut finalement le froid, jusqu'à -15°c à l'extérieur de la tente. Comment vous dire? Nous dans nos super duvets ça a été, c'est juste les bouteilles qui étaient congelées au réveil.

Finalement monter à plus de 4000 avec un vent qui vous pousse, ça aide. Mais nos doigts et nos pieds ont eu froid. Enfin on a essayé de trouver des endroits à labri du vent pour se protéger lors des pauses. Le premier soir, nous avons bivouaqué derrière une maison à côté dun chasse-neige!!!!... Et dire que ça fait des semaines que nous traversons le désert... Mais finalement il avait neigé une semaine auparavant, il ne restait rien sur la route, juste sur les bords par endroit...

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Mais face à ces difficultés, les paysages là-haut étaient magnifiques : le volcan Licancabur, qui marque la frontière avec la Bolivie; des lagunes mais sans les flamands roses, pas folles les bêtes en cette saison elles restent en bas; et des scupltures de pierre.


On fait même notre dernier bivouac au Chili dans ce décor:

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Au reveil, on se balade parmi les statues : un moine ? Tortue Geniale ? Un babouin pensif? Tout ca à la fois!

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommetsSan Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets
San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Retour en Argentine


Après 2 jours et demi de vélo au-dessus de 4 000 m vos deux cyclos préférés arrivent en Argentine. Les formalités sont rapides, bon une fois quil y avait quelquun derrière le guichet... Il est temps de faire le plein d'eau à la station. Bibou fête notre 6ème passage en Argentine avec une crevaison. Tetef lui profite d'un wifi pour lire vos commentaires et mails. Comme nos réserves diminuent, on compte aller acheter du pain... Mais le boui-boui est fermé. Bienvenue un dimanche en Argentine... Pourtant, avec les centaines de camions Paraguayens qui passent par là chaque jour (y'a du trafic de voitures "Prime a la casse"...), y'a de l'argent à se faire...

On passe la nuit près dun salar, la route pas très loin. Il fait "froid", on enregistre -5°c au réveil dans la tente, mais dans nos duvets encore une fois ça va. Cependant mauvaise surprise, la gourde quechua de Tetef a explosée sous leffet de la glace.

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Pourtant maman tavait bien dit de ne pas mettre de bouteille remplie dans le congèl... Après avoir explosé notre première bouteille en alu à cause du gel, on a mis leau dans l'isotherme pour le café du matin et l'avoine. Malins, mais un peu tard...

Ce jour là, on quitte lasphalte, au grand désespoir de nos postérieurs. Comme nous ne voulons pas faire daller-retour, on coupe à travers le salar de Cauchari pour rejoindre Salta. L'avantage c'est des paysages hallucinants, l'inconvénient c'est la piste parfois affreuse et, oh! surprise, parfois sublime sur le salar. En plus, ce lieu est vide, pas de trafic, juste deux mecs et leur vélo. Puis au milieu de nulle part on voit des lamas et des enfants qui courrent à notre rencontre. Ils sont morts de rire. Nous, ça nous redonne la pêche de voir ces sourires!

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets
San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Progressivement on rejoint la route qui mène au Paso Sico (On avait envisagé de passer par cet autre col, mais il était fermé à cause de la neige). On retrouve des camions soulevants des nuages de poussière, puis notre premier village depuis plusieurs jours, Olacapato. On espérait secrètement se faire un resto, on sest contenté de lépicerie 'Olsen' du coin.


Puis la route devient encore plus mauvaise, un faux plat avec ces vaguelettes tuantes et parfois on sensable. Par hasard dans une côte on croise Yves, un Français installé en Argentine depuis 78. Il conduit un gros camion et comme il a vu le drapeau français il sest arrêté nois saluer. C'était 'marrant' de le voir avec ses feuilles de coca dans la bouche, c'était moins rassurant lorsqu'il nous a dit que les freins de son camion fonctionnaient mal...

Avec le vent toujours aussi fort, on veut se protéger. Cest dans ces moments là quon se dit que nous avons une bonne étoile. Au pied d'une grosse côte on demande l'hospitalité dans une ferme. Bautista et Yolanda acceptent tout de suite qu'on mette notre tente contre leur maison (Enfin ils vivent dans une pièce avec leurs 2 enfants). Nous ne passons pas la soirée seuls, car il y a aussi leur élevage de chèvres et de lamas!
On fait connaissance avec ces bêtes, un peu étranges pour nous. Quoi y'à un an on était encore à Paris. Puis ils ont de drôle de têtes ces lamas (Bon comme certains Parisiens c'est vrai!).

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Oui, vous avez remarqué, à présent on vous parle de lamas et de feuilles de coca. Yà pas à dire on commence à sapprocher du coeur des Andes, celles de Tintin, des Incas. Se dire que nous sommes en Argentine est assez étrange car c'est radicalement différent de ce qu'on a pu voir de ce pays avant... et c'est tant mieux! Un nouveau voyage qui commence?


Nous passons un nouveau col à plus de 4 000m, au moins les Argentins mettent laltitude sur les panneaux :

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Et là encore des paysages incroyables, on se demande comment les camions font pour se croiser sur cette piste en lacet. Sur cette photo, cest Tetef qui est dans le virage:

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Depuis deux jours, on longe une voie de chemin de fer. Celle-ci est en service chaque fin de semaine et accueille le "train des nuages", pour les touristes. Lattraction cest lorsqu'il passe sur un viaduc à 4200 m d'altitude. Justement nous sommes proches du viaduc, on voudrait aller le voir. Mais pour cela il faut remonter une partie de ce qu'on vient de descendre, traverser un petit cours d'eau et Tetef a crevé. Tant pis pour le viaduc, San Antonio de los Cobres nous tend les bras. Mais bon on aura eu la chance de voir tout de même de gros lapins verts, sisi des viscaches, allez une photo pour les petits et les gands enfants:

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

San Antonio du far west


On y arrive en début daprès-midi. Notre premier gros village depuis le départ de San Pedro, voilà déjà 6 jours. Alors à votre avis de quoi on a besoin? Tout dabord un resto, c'est chose faite, Tetef y goute même la viande de lama. Ensuite faire la tournée des hôtels pour avoir un bon rapport qualité/prix. Notre bonheur sera l'hôtel du ciel. Bon c'est un dortoir mais il n'y aura que nous. Enfin la douche! Bon c'était mal parti y'avait pas d'eau dans l'hôtel mais en début de soirée on a pu finalement se décrasser.

San Antonio est une ville de 5000 habitants, sans trop de charme, mais ça nous plaît, on y reste finalement 3 nuits. Nous avions besoin de nous remettre de nos émotions de la traversée. On y alterne connection wifi, balades, courses (dans les 15 épiceries), repas et dodo. Bref on se repose et on prend le temps.

Le dernier jour, on souhaite retourner voir le viaduc mais une tempête de vent soulevant toute la poussière de la ville nous en dissuade une nouvelle fois. Décidément, ce viaduc nest pas pour nous, mais le samedi en partant nous croisons le "train des nuages" sur notre route.

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

En route vers Salta


Après avoir franchi notre dernier col à 4 000, on fait une halte aux ruines et au musée de Tastil, une ancienne civilisation précolombienne qui sest établie sur un promotoire rocheux. Le soir on dort entouré de cactus, Cardons. Et forcément, qui dit cactus? Dit crevaison! Ben cest pour Bibou, comme d'habitude, une belle aiguille dans le pneu. Et oui, on peut pas avoir un superbe bivouac et des pneus épargnés.

Ce nest que de la descente, avec le vent dans le dos, mais après une partie asphaltée on retrouve le ripio, et le vent qui nous poussait, on le retrouve en pleine tête. Mais ce qui est fabuleux cest de rouler dans un paysage fantastique. Des cactus géants, des montagnes colorés. Bref on en prend plein les mirettes.

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommetsSan Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets
San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

Une arrivée explosive


Et puis dans une petite côte, on entend une forte détonation! Quoi on nous tire dessus? Non cest simplement le pneu arrière de Tetef qui a explosé! Malédiction! On aurait peut être dû faire une offrande à la Pachamama. Ou tout bonnement moins gonfler les pneus la veille? Toujours est-il quon le change avec le vieux pneu que Bibou avait fait rechaper il y a 3 mois.

Nous arrivons à Salta, il y a de la circulation pour un dimanche. On passe regonfler nos vélos à la station. Et là... Deuxième explosion. Encore une fois le pneu arrière de Tetef. Cette fois cest la jante qui a coupé le pneu... Décidement on va devoir faire des achats à Salta. Oui, cest une arrivée explosive.

On déniche un hôtel vraiment pas cher, enfin encore un dortoir. Ça nous change des dernières nuits tranquilles avec le silence. Bienvenue à Salta et retour à la civilisation!

San Pedro de Atacama - Salta (Argentina) - 527km - Balade aux sommets

En tout cas on va en profiter pour visiter et préparer la suite!

L album photo complet est disponible au lien suivant :

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 15:36

Nous venons de traverser le Chili pour atteindre la côte. Ce nest pas un exploit, le pays est tout en longueur, coincé entre la Cordillière des Andes et lOcéan Pacifique. On retiendra de ces quelques jours de vélo la diversité des personnes, des paysages et des situations rencontrés. Un voyage tout en contrastes...

Aventuriers, révolutionnaire, entrepreneur et compétiteur

Nous avons rencontré en effet des personnes exceptionnelles, chacune à leur manière, qui nous font voir les choses différemment.

Lors de notre pause à San Martin de los Andes, nous avons été accueilli chez Ivana et Harry, 2 voyageurs à vélo également. Ils ont parcouru les 2 Amériques, depuis lAlaska. Ils souhaitaient continuer jusquà Ushuaia, mais ils se sont finalement arrêtés dans cette ville, ont eu un petit Julian, mais devraient terminer leur voyage d'ici quelques temps! Leur blog en anglais : worldonabike.com

Et ça ne sarrête pas là... Harry est un pro de la randonnée en haute montagne : il a à son actif les plus hauts sommets de chaque continent, dont 3 fois lEverest (si si...) et le mont Vison (4 892m) en Antartique... C'est juste incroyable! 7summits.com

Ça fait rêver, même si on se sent incapable de le faire. En tout cas, le fait den discuter nous fait voyager vers les sommets!

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

A San Martin également, nous avons visité le musée du Che : il est en effet passé par là, quand il nétait "que" Ernesto Guevara, lors de son voyage à motocyclette (Tétéf a dailleurs lu son carnet de voyage au début du périple). Il s'était fait héberger par les garde-parcs, alors que nous ils n'ont même pas voulu nous offrir un toit pour manger au sec le midi... Les temps ont bien changé!

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Notre route nous a également emmené à Temuco, grande ville de 250 000 habitants. On ne pensait pas passer par là, mais la pluie et le froid ont changé nos plans. On se fait héberger chez Pedro, qui a étudié à Bordeaux pendant 3 ans et parle un français parfait. Il est revenu au Chili pour monter sa boîte. Après avoir vu le concept en France et en Europe, il a décidé douvrir son fast-food de pasta à Temuco. Lentreprise n'a que quelques mois, il tâtonne encore pour trouver les bonnes formules et ne compte pas ses heures. En tout cas, ça donne envie de se lancer! Il faut juste qu'on trouve LA bonne idée. Il nous reste encore quelques mois pour ça...

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Enfin, sur la route, nous croisons un cycliste du coin qui commence à nous parler. Difficile de faire la causette en pleine côte, mais il nous accompagne au sommet à notre rythme. On labandonne là-haut, pour pouvoir trouver un bivouac. Mais le lendemain, lorsquon arrive dans la ville de Traiguen toute proche, on recroise Victor, qui nous invite à boire le café chez lui! Moniteur d'auto-école, il est surtout passioné par le vélo, participe à des courses et suit en ce moment le tour d'Italie. Ses grands-parents Français ont émigré au Chili et il donne aujourd'hui des cours à l'Alliance Française de Traiguen!

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Chiens hurleurs, chiens chapardeurs et chien compagnon de voyage


Nous avons déjà évoqué les meutes de chiens croisés depuis quelques mois maintenant. Nous continuons den voir, surtout dans les villes. Lors dune pause à Lican Ray, nous laissons les vélos au bord du lac pour nous balader sur une péninsule boisée. Les paysages auraient pu être exceptionnels s'il y avait eu du soleil, mais bon, on ne choisit pas... À notre retour, nous apercevons quelques sacs plastiques qui flottent sur l'eau et 2 chiens aux pieds de nos vélos : ils ont réussi à ouvrir la sacoche avant de Tetef, celle qui contient la nourriture! Résultat : 2 paquets et demi de gateaux, du fromage et des crackers en moins... Heureusement, ils n'ont pas eu les saucisses qui étaient au fond. Sales cabots!

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

On pourrait en vouloir à tous les chiens, mais en partant de cette même ville, nous sommes suivis par un autre toutou. Il pleuviotte, et notre nouveau compagnon de voyage nous suit en trottinant. On essaie de le semer dans les descentes, mais il nous rattrape dans les côtes.

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes
San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Au bout de 17km (!!), on arrive finalement à nos fins, dans une longue descente. Nous arrivons 8 km plus loin à Villarica, avec un petit pincement au coeur, en espérant quil ne se soit pas fait écraser... Mais le lendemain, lors dune petite balade dans le centre ville, nous recroisons notre chien! Il n'est pas sûr de nous reconnaître (peut-être à cause de la douche qu'on a prise à l'hotel...) mais nous suit une dernière fois jusqu'au bord du lac, avant de continuer à rôder dans cette nouvelle ville pour lui!

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes
Montagnes, volcans et collines


En sortant de lArgentine, nous devons de nouveau traverser la Cordillière. Heureusement, nous choisissons un col à 570m daltitude seulement, ce qui facilite notre arrivée au Chili. Nous sommes toujours entourés par les montagnes, mais nous apercevons alors notre premier volcan :

La région est en effet très active au niveau volcanique. Ce ne sont pas moins de 4 volcans que nous apercevons de loin ou de près pendant notre traversée. En revanche, alors que les premiers jours étaient ensoleillés, les quelques jours suivants sont très nuageux, voire pluvieux. Alors que nous le contournons sur près de 60 kilomètres, nous naurons pu apercevoir le volcan de Villarica que lors dune éclaircie de fin d'après-midi :

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

De même pour le volcan Llaima, qui est normalement visible à plus de 100 km, mais nous aurons dû nous approcher à 15 km pour apercevoir sa double cheminée dans un trou de nuages...

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Ce qui est rageant, cest quen s'éloignant de cette région, le beau temps revient et nous pouvons les admirer (de loin...), tous ces volcans culminant à près de 3000 m d'altitude :

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Pour la suite du trajet, nous traversons des paysages de collines, avec des champs cultivés. Et vers la côte, nous retrouvons des forêts deucalyptus, comme au Brésil. Cet arbre pousse en effet très bien dans le région (et a priori sur toute la côte jusquà Santiago). L'avantage : ce sont des lieux parfaits pour le bivouac! L'inconvénient : les camions surchargés de bois ont tendance à nous klaxonner et nous frôler quand ils ne peuvent pas doubler (ça ne leur viendrait pas à l'esprit de ralentir avant de pouvoir doubler...).

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Pluie, soleil et gelée blanche

Ces quelques jours auront été très changeant niveau météo. Normalement, cest la saison des pluies dans cette région du Chili. On était prévenu. Mais lorsquon se retrouve effectivement trempés, qu'il fait froid et qu'on ne profite pas des paysages, on se demande parfois ce qu'on fait là...

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Heureusement, le soleil sinvite finalement pendant plusieurs jours, ce qui est rare pour la saison, nous permettant de continuer notre route, sereins. Linconvénient du beau temps en journée, c'est que les nuits sont plus fraîches. Nous nous réveillons donc avec le froid qui pique le nez, et de la gelée blanche sur la tente et les sacoches, qui s'évapore (lentement) avec l'arrivée du soleil!

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes
San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Conquistadores espagnols, Chiliens et Mapuches

Quasiment toutes les villes que nous traversons ont été fondées au 19ème siècle, lors de lappropriation des terres appartenant au peuple Mapuche par le gouvernement chilien. Les affrontements avec les Mapuches auront duré plus de 300 ans, depuis larrivée des conquistadores espagnols. Alors qu'ils avaient réussi à préserver leur territoire avec la force, le développement économique aura eu raison des dernières résistances : le gouvernement chilien lance la "pacification" de la région par la guerre... Vaincu, le peuple originaire de ces terres est repoussé et les meilleurs terres sont attribuées à des Chiliens ou des immigrants de toutes nationalités, dont de nombreux Français. Aujourd'hui, après une lutte culturelle et politique, la culture Mapuche est de nouveau mise en avant, dans de nombreux musées,dont l'excellent musée de Cañete, mais aussi à l'école avec l'apprentissage de la langue Mapudungun. En revanche, la restitution des terres ne semble pas à l'ordre du jour...

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Tradition et modernité


Le Chili est un des pays les plus riches du continent. Les grandes villes nont rien à envier à leurs homologues européennes. On trouve des musées, des réseaux de transports en commun développés, dimmenses centres commerciaux ouverts du lundi au dimanche, des hypermarchés...

Et pourtant, cest également un pays avec de grandes disparités. Nous croisons régulièrement des boeufs tirant des charettes, ce qui nous rappelle le Paraguay.

Pour réduire les écarts, le gouvernement construit de nombreux logements sociaux aux abords des villes, ce qui évite la formation de bidonvilles. Il a de plus connecté toutes les bibliothèques publiques à Internet, tout le monde y a accès, gratuitement. Un vrai service public qui limite la fracture numérique. Un autre avantage : même les étrangers comme nous y ont accès! On se retrouve donc régulièrement dans les bibliothèques pour consulter nos mails et vos commentaires :-)

Horaires et changement dheure


Lors de notre arrivée au Chili, nous devions prendre un bateau pour traverser un lac. Nous prenons notre temps, faisons une petite balade vers une cascade et arrivons une demi-heure avant le départ. Nous montons dans le bac, mais le personnel est encore en train de nettoyer la salle des passagers. Finalement, nous pouvons nous installer, nous lisons et préparons la route. Mais à 16h, le bateau ne part toujours pas, des voitures et des camions attendent toujours sur le quai. A 16h30, nous devinons pourquoi : le Chili a changé dheure pendant notre brève escapade en Argentine, nous devons reculer nos montres dune heure! Heureusement que c'est dans ce sens-là, sinon nous aurions louper le bateau et aurions dû attendre le bateau du lendemain...

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes
San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Nous avons donc maintenant 6h de décalage avec la France!

Vélos increvables et pépins techniques


Depuis plus de 11 000 km, nos vélos nous emmènent sur les routes dAmérique du Sud. Ils sont globalement solides, mais depuis quelques temps, on enchaîne les petits pépins techniques. Notre retour au Chili ny aura rien changé... Pour Tetef : 2 casses de chaînes et des sauts de chaîne intempestifs. Pour Bibou : 2 crevaisons et le 3ème plateau quasiment inutilisable pour cause de sauts de chaîne... Mais on va quand même essayer d'attendre Santiago pour changer tout ça :-) Bibou a quand même réussi à faire réparer son pneu troué chez Roberto. On le garde en secours pour l'instant. On verra combien de temps ça peut durer...

La côte!


Voilà, elle nest plus très loin. La proximité de la mer se fait sentir depuis quelques temps déjà : le poisson et les fruits de mer se vendent de nouveau sur les étals! On a dailleurs pu se manger un pavé de saumon chilien à Temuco!! La dernière fois, ça doit remonter à plus de 8 mois... Cañete est encore à 30 km de l'Océan mais c'est la porte à côté. D'ailleurs, peu avant d'arriver, on l'aperçoit au loin. Ce sera notre compagnon de route pour les prochains jours!

San Martin de los Andes (Argentine) - Cañete (Chili) - 588 km - Contrastes

Maintenant, nous allons longer la côte vers le nord, passer par Concepcion, Constitucion, puis faire une incursion vers les vignobles de Santa Cruz avant d'arriver à Santiago. Un programme chargé en perspective!

Pour voir l album :

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 13:50

Nous sommes restés une seule journée à Futaleufú, au Chili. Nous avons juste pris le temps de faire une lessive (après quelques centaines de kilomètres de pistes, les vêtements en avaient besoin), du pain et des pancakes! La routine, quoi...

Nous repartons avec un temps incertain. On ne sait pas si les nuages vont se dissiper ou si on va se prendre la pluie.

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

La route est asphaltée sur 10 km, jusquà la frontière. Et, pour la 5ème fois, nous rentrons en Argentine!

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Ce ne sont que quelques kilomètres, et pourtant nous ressentons un vrai changement : ici, on boit le maté à toute heure, on roule parfois avec des Renault pourries, on ramène sa chaise de camping pour se poser en fin daprèm sur les places de la ville, on dépose des offrandes aux petits temples de Gauchito Gil et (surtout!) on retrouve les glaciers...

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Pendant près dune semaine, nous avons un temps identique : la brume recouvre tout aux premières heures de la journée, il fait très froid le matin, puis tout se découvre, le soleil nous réchauffe et nous pouvons même rouler en short et en T-shirt, ce quon avait pas fait depuis longtemps!

Cest avec ce temps magnifique que nous traversons le parc des Alerces, sortes de séquoias géants. Cet arbre a longtemps été exploité pour son bois, il ne reste plus beaucoup de spécimens dans le parc. Et sa très lente croissance fait quil n'a pas pu reprendre sa place dans la forêt. Nous pensions pouvoir randonner parmi des Alerces millénaires, mais le bateau ne fonctionne que le samedi hors saison... Nous n'aurons pu voir que 2 spécimens (300 et 800 ans environs les petits jeunots, les plus vieux on 3 000 ans!). Et Tetef a essayé de se ressourcer pour la suite du voyage :

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Au détour dun virage, nous apercevons une camionnette avec une énorme affiche "Bambucicleta". On ne prend pas le temps de sarrêter, mais on confirme sur Internet ce dont on avait déjà entendu parler au Chili : ce sont tout simplement des vélos en bambou, et a priori, ça marche! On s'y mettra peut-être un jour si les vélos nous lachent (ce qui semble bien parti... voir la suite...).

Nous continuons de traverser des paysages de montagnes, de lacs. Ce coin dArgentine nous rapelle le Grand Ouest Américain. On a même aperçu la cabane de Butch Cassidy and Sundance Kid (Bandits americains réfugiés en Patagonie). Ici cest un peu plus peuplé : la route est asphaltée, nous croisons Trevelin, Epuyen, El Bolson et sa communauté "hippie" (enfin, c'est ce que dit le guide...), Bariloche et ses fabriques de chocolat (une ancienne colonie suisse, où on peut même se faire prendre en photo avec un Saint-Bernard...), Villa La Angostura et San Martin de los Andes. Cette route touristique change un peu nos habitudes. Les bivouacs sont moins faciles à trouver, l'eau des rivières n'a plus l'air aussi claire, et nous retrouvons les grandes villes où tout est possible et tout peut s'acheter...

Nous nous faisons héberger à Epuyen chez Oscar, un cyclo également qui a voyagé comme nous sur la Carretera Austral au Chili, mais aussi en France, en Suisse, en Italie, en Angleterre, en Roumanie... Même nous, on na pas voyagé autant en vélo en Europe! Encore une fois, cest l'occasion de discuter de nos voyages, des rencontres, de parler de la suite de notre trajet. Cette pause nous aura fait du bien, et nous aura permis de préparer précisément notre parcours.

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Depuis que nous avons retrouvé lasphalte, nous entendons de nouveau nos vélos couiner, grincer, craquer... Le bruit de la piste masquait tout ça! Dès quon peut, on fait donc un check-up de nos vélos : on décrasse les pignons, on nettoie et re-huile la chaîne, on resserre quelques vis. Les vélos sont comme neufs! Mais, peu de temps après, Bibou crève une nouvelle fois. Soit à cause d'un petit caillou, soit à cause d'une épine de rosier qui serait rentré puis ressorti...

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Mais il ny a pas que de lentretien mineur. Depuis plusieurs jours, Tetef avait remarqué que son pédalier commençait à bouger. Finalement, il fait changer les roulements à Bariloche, pour pas trop cher. Eh oui, les vélos commence à montrer des signes de fatigues, alors vaut mieux prévenir que guérir! D'ailleurs, on lui confirme que la chaîne, les pignons et les plateaux sont usés, il faudrait tout changer... Mais ça attendra un peu, on veut essayer de les faire tenir jusqu'à Santiago. On achète quand même quelques rayons de rechange, au cas où, et des rustines...

Mais ce nétait que le début des ennuis... Le lendemain de cette réparation, alors que nous sommes déjà à 50 km de Bariloche, Tetef ne peut plus changer ses vitesses arrières. Cest finalement le cable qui est sectionné, on ne peut rien faire tout de suite. En plus, un maillon de sa chaîne est en train de se tordre, mais ça, on peut le réparer nous-mêmes... La prochaine ville est à 30 km, et on y arrive le 1er mai, fête du travail ici aussi en Argentine! On se trouve un petit hotel, puisque depuis Bariloche il pleut. Le lendemain, Tetef peut faire réparer ses vitesses dans une bicicleteria, nous pouvons reprendre la route!

Mais pas pour très longtemps... Au bout de 7 km, le pneu arrière de Bibou se dégonfle en quelques secondes! En cause : le pneu est séctionné au niveau de la jante et a crevé la chambre à air...

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Décidément, cest la loi des séries... Et en plus, il pleut toujours! Heureusement, Bibou avait conservé le pneu quil avait changé à Punta Arenas. Il avait déjà roulé plus de 8000 km, espérons qu'il tienne le coup quelques milliers de kilomètres en plus... Et comme on a bien la poisse en ce moment, Tetef a sa chaîne qui casse de nouveau le lendemain (et il pleut...). Mais comme le mécano lui avait d'acheter un clip pour la réparer la chaîne en 2 minutes. C'est donc un peu moins confiant que nous repartons avec nos vélos. Ils ont pourtant bien tenu pendant 11 000 km en Amérique du Sud, mais il va falloir sûrement changer quelques pièces si on veut continuer jusqu'en Guyane...

La pluie est très localisée ici : alors que dans la Cordillière des Andes, il pleut des montagnes deau, dans la pampa argentine, à quelques kilomètres seulement, les paysages sont secs. Cest dans ce décor que nous dessinons notre 11 000 ème kilomètre (avec en fond un petit temple à Gauchito Gil...) :

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Nous avons également profité de Bariloche pour nous refaire une beauté grâce à notre tondeuse de poche!
Avant :

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Après :

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Ah oui, on sest acheté de nouvelles lunettes! Mais on ne sen sert plus beaucoup, il pleut tout le temps... Il nous faudrait plutôt des lunettes de plongée et la combi qui va avec...

Futaleufu - San Martin de los Andes - 622 km

Cest dailleurs sous une pluie continue et donc trempés que nous arrivons à San Martin de los Andes. Nous n'aurons que très peu aperçu les paysages depuis Bariloche, alors que cette route est normalement magnifique, passant d'un lac à l'autre entre les montagnes. Mais l'accueil chaleureux d'Harry et Ivana à San Martin nous fait oublier tous ces petits soucis. Ce soir, nous dormirons au chaud et au sec. Une bonne occasion pour partager un repas ensemble autour d'une bouteille de vin!

Toutes les photos sont disponibles sur le lien suivant :

Cette fois, nous connaissons les grandes directions pour remonter jusqu'à Santiago. Nous allons traverser de nouveau la frontière, rejoindre la côte chilienne, remonter vers le nord, faire une incursion vers les vignobles de Santa Cruz puis sûrement remonter pour rentrer dans Santiago. Notre objectif et notre contrainte sont simples : nous prenons l'avion le 17 juin depuis Santiago pour l'Ile de Pâques! Il faut donc que nous y soyons pour cette date. Ca nous paraît loin, mais le temps passe vite ici aussi en vélo!

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 16:43

Nous partons d'El Chalten émus. C'est le moment des adieux...

Il nous faut tout d'abord dire au revoir à Florencia et Mario qui nous ont accueillis pendant 5 jours. Nous aurons profité de ce temps pour discuter, pour cuisiner et pour espérer les croiser de nouveau, mais cette fois lorsque ce seront eux qui voyageront!

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Nous disons également au revoir à Yuri, notre coéquipière de randonnée, avec qui nous avons fait du TenteSurfing (brevet à déposer...), qui repart vers le Sud alors que nous continuons vers le Nord.

Nous disons enfin au revoir au bitume, à l'asphalte et autres routes bétonnées... Ce sont plus de 500 km de piste qui nous attendent!

Une matinée électrique... Mais l'envie de poursuivre et de découvrir ce qui se cache derrière l'horizon prend le dessus!

 

Il ne faut que quelques kilomètres pour commencer à apprécier le trajet : une première cascade, des montagnes tout autour de nous et une vue grandiose sur le mont Fitz Roy que nous avions pu approcher en randonnée :

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En fin de journée, nous nous reposons au soleil en attendant de traverser le Lago del Desierto en bateau. Nous retournons un peu en avance vers nos vélos et découvrons avec surprise que les horaires ont changé (merci l'office de tourisme...) ! Mais comme nous sommes toujours chanceux, le bateau nous a attendu alors qu'il aurait dû partir 10 min avant, et pour cause : nous ne sommes que 2 touristes à traverser ce soir!

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La traversée est magnifique, nous nous approchons d'une cascade et faisons un stop pendant 10 min. Un pêcheur qui a embarqué avec nous tente sa chance! Mais il n'y aura pas de poisson à manger ce soir...

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A l'arrivée, nous bivouaquons sur le terrain de la Gendarmeria, au point de départ du sentier qui nous permettra de traverser la frontière vers le Chili. Et le lendemain, nous nous retrouvons dans une situation peu confortable...

 

Bon, on nous avait prévenu, on savait à quoi s'attendre et comme tous les autres cyclistes passent par là et y arrivent, on se doutait qu'on y arriverait aussi.. Mais c'est quand même un soulagement d'arriver à la borne frontière entre le sentier argentin et la piste chilienne!

 

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La descente vers l'autre versant se passe sans problème. La vue sur le Lago O'Higgins est impressionnante :
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Et ce qui devait arriver arriva : à la douane chilienne, nous rattrapons Anne-Sophie, la monocycliste 'timbrée'! Elle était parti un peu plus tôt d'El Chalten, sans que nous puissions prendre de photos d'elle sur son mono. Mais cette fois, on ne peut pas la louper et on reste médusés par son mode de transport...
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Nous devons ensuite traverser un second lac, et le bateau ne passe qu'une fois par semaine, il ne faut pas le louper! La traversée dure plus de temps, et la compagnie privée qui le gère se fait plaisir sur les prix... Mais (encore la chance??), sur le quai, un bateau de transport livre du foin pour les chevaux des Carabineros. Dès que leur travail est terminé, ils nous proposent de nous emmener de l'autre côté du lac. On paie moins cher, eux complètent leur salaire, tout le monde s'y retrouve... Bizarrement, ils ne livrent qu'une fois par mois, mais ils sont sur le quai 1 heure avant le bateau 'officiel'! En tout cas, ça nous arrange bien...

 

Nous arrivons enfin à Villa O'Higgins, au Chili. Ce petit village se trouve au bout de la Carretera Austral, une route qui serpente entre les montagnes et qui va nous permettre de remonter vers le Nord. Mais, pour le moment, nous restons à Villa O'Higgins quelques jours. La saison touristique se termine, c'est le début de l'automne ici. On a l'impression d'être au bout du monde. Notre camping est écolo, mais pas juste pour l'argument commercial. Mauricio, le gerant de l´Eco-Camp, nous fait un petit topo sur les solutions trouvees : toilettes sèches, panneaux solaires pour l'électricité, recyclage maison du plastique pour en faire des briques isolantes,  cuisine au poêle à bois, qui sert également à chauffer l'eau des douches!
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Pendant ces quelques jours, nous nous faisons également plaisir niveau cuisine : pizza, pain maison, pancakes... Même Anne-Sophie que nous avons rejoint au camping s'y met :

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Si nous avons voulu rester quelques jours, c'était en parti pour se reposer, mais également pour pofiter des randonnées autour du village. Nous grimpons tout d'abord à un point de vue sur la vallée, au-dessus du village. La vue est magnifique, et encore une fois, nous sommes seuls pour en profiter :
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Nous profitons d'une journée maussade pour se faire une petite balade en forêt. Et ici aussi, en automne, les champignons pulullent. Mais nous ne sommes pas connaisseurs, nous ne testerons rien... Enfin, nous faisons une longue randonnée vers un glacier. Mais sur la fin, le sentier a disparu sous un effondrement de rochers. Nous préférons rebrousser chemin, même si le glacier ne semble plus très loin... Heureusement, la randonnée en forêt, le long de la rivière dans la vallée est superbe!
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Après une dernière randonnée près du village, nous partons de Villa O'Higgins en début d'après-midi. Le temps se couvre et nous finissons sous la pluie jusqu'à un refuge. C'est à l'abri de la pluie et auprès du feu que nous nous réchauffons pour la nuit.
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Le lendemain, le temps s'améliore. Nous roulons sous le soleil et découvrons le paysage alentour : montagnes, glaciers au sommet, forêts et cascades...
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Sur le chemin, nous croisons 4 Français à vélo dans l'autre sens. Ils nous indiquent les horaires du bac que nous pensons prendre le lendemain. Finalement, malgré 2 petits cols, comme la piste est plutôt roulante, nous avançons bien. Sans en discuter, la même idée nous traverse l'esprit : en se pressant un peu, nous pourrions prendre le bac le soir même! Après une véritable course poursuite, nous arrivons avec quelques minutes de retard... Mais le personnel du bateau nous a vu arriver de loin et nous attend! Nous traversons donc le fjord avec un peu d'avance :
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Après avoir dormi chez les militaires (!!!), nous entamons la montée d'un col à 400m d'altitude. A priori, rien de bien insurmontable. Mais certaines portions font entre 15 et 20% de pente! On a l'impression que nos poumons et notre coeur vont exploser... Décidément, on se croit sportif et on est remis à notre place très rapidement! Heureusement, après le col, nous apercevons l'autre vallée, entre brumes et montagnes :
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Après 23 km de piste en très mauvais état (à se demander s'ils n'ont juste pas oublié de la construire...), nous arrivons à Caleta Tortel, petit village en bord de fjord qui, jusqu'en 2003, n'était accessible que par voie maritime! Nous retrouvons là-bas Anne-Sophie (encore!) et nous nous baladons l'après-midi sur les passerelles sur pilotis :
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Avant de partir, nous trouvons quelques sentiers de randonnées qui nous donnent des points de vue magnifiques sur le village, le fjord et les montagnes autour :
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Nous continuons ensuite notre route vers le nord. On nous avait indiqué une rivière réputée pour la pêche. Alors Tetef était vraiment motivé pour attraper notre futur repas. Ayant loupé ladite rivière, nous nous arrêtons le midi près d'une autre rivière pour tenter notre chance :
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Mais un automobiliste s'arrête sur le pont et nous dit qu'il n'y a pas de poissons dans cette rivière! Au moins on n'aura pas trop attendu pour le découvrir...

Nous faisons ensuite un petit détour pour nous arrêter 2 nuits dans un camping au fond d'une vallée. L'endroit est magnifique mais est en sursis : un projet de barrage hydroéléctrique doit recouvrir le terrain sous 20 mètres d'eau... En attendant, nous profitons de la cuisine avec le poêle à bois (encore!) pour faire notre pain (encore!!).

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Au petit matin (bon, ok, vers 10h...), nous partons en randonnée : la brume recouvre encore la vallée et l'ambiance est étrange :
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Nous arrivons au pied de la chute d'eau, petite en hauteur, mais puissante en débit :
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De là, nous continuons jusqu'à un sentier creusé dans la falaise à pic, qui permettait de conduire le bétail jusqu'au port maritime lorsqu'il n'existait pas de route :
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Le site de la chute d'eau est précisément l'endroit où est prévu le barrage. De notre point de vue de touristes, ce serait un véritable gachis pour la nature environnante, nous privant de ces sites naturels exceptionnels... Tout n'est pas encore décidé et une partie de la population se bat contre ce projet. Patagonia sin represas!


Après cette petite pause, nous reprenons la route (la piste!) et découvrons la chute de Mellizos, véritable faille dans laquelle se déverse la rivière avec en toile de fond les montagnes et les glaciers :

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Nous arrivons enfin à Cochrane, première 'vraie' ville depuis que nous avons quitté El Chalten. Nous refaisons le plein de nourriture. Nous nous faisons même un resto avec Anne-Sophie (oui, encore elle...). Nous sommes hébergés chez Camilo, qui reçoit également son frère et sa mère. Nous cuisinons et passons une bonne soirée à discuter tous ensemble.
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Cette journée de repos aura été la bienvenue. 1 : parce la piste n'était pas simple pour arriver à Cochrane. 2 : parce qu'on ne savait pas encore que la suite serait un véritable calvaire...

 

Nous reprenons donc la route. Nous savons qu'il y a beaucoup de dénivelé, mais il fait beau et les paysages sont magnifiques, surtout dès que l'on grimpe un peu :
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Mais en fin de journée, après avoir parcouru 50km et 1000m de dénivelé, nous sommes épuisés... Nous ne nous atarderons pas sur ce camping qui voulait nous faire payer un emplacement alors qu'il n'y avait aucun service (pas de toilettes, pas de douche, pas de salle pour s'abriter, eau potable à prendre dans le lac...). Résultat : nous bivouaquons à 200m de là avec les mêmes services (rien), mais gratuit! Nous nous trouvons à la source du Rio Baker, plus long fleuve du Chili, mais seulement de 200km... Nous avions vu son embouchure à Caleta Tortel, et nous avons longé ses eaux turquoises depuis quelques jours :
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Le lendemain est encore une journée difficile. Nous nous levons sous la pluie, il fait très froid. Il a d'ailleurs neigé sur les sommets, et ça rajoute une nouvelle couleur à celles de l'automne :
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Nous avions peur du froid dans le sud, c'est pour cela que nous avions pris l'avion depuis Buenos Aires. Mais depuis quelques semaines, l'automne transforme les paysages, et nous sommes contents d'être présents pour cette saison!

 

Nous longeons le Lago Carrera, plus grand du Chili. Mais les berges sont escarpées et la route monte, puis descend, puis monte beaucoup, et redescend... En fin de journée, nous aurons grimpé 1200m. Heureusement, nous arrivons à Puerto Rio Tranquillo, petit village tranquille où nous pouvons faire des courses pour agrémenter nos repas. Nous y restons 2 nuits et nous faisons une excursion en bateau. Ce jour-là sur le lac, il y a beucoup de vent, nous sommes ballotés dans tous les sens, et le mode 'tape-cul' nous rappelle nos kilomètres en vélo sur les pistes chiliennes... Au bout de l'excursion, nous arrivons tout d'abord à des cavernes de marbre, creusés par le ressac :
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Et nous découvrons ensuite la 'cathédrale' et la 'chapelle' de marbre, comme posées sur des colonnes au milieu du lac :
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Cette excursion nous a récompensé pour les efforts fournis jusque-là...

 

La suite du trajet est plus simple : après quelques kilomètres avec beaucoup de dénivelé, nous arrivons dans une vallée, qui monte tranquillement. En haut du col, nous trouvons une cabane abandonnée : nous montons la tente à l'intérieur (c'est pas très propre) et nous faisons un feu à l'extérieur qui nous réchauffe toute la soirée.

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La presque-descente (sauf 2 petits cols...) vers Villa Cerro Castillo est stoppée net par un événement majeur pour nous :

 

Encore un cap de franchi, et pourtant nous continuons de regarder vers l'avant, en particulier parce que la portion de piste que nous suivons depuis Villa O'Higgins prend fin! Nous retrouvons la route bétonnée puis l'asphalte à partir de Villa Cerro Castillo... Youpi!!!

 

Au village, nous ne restons qu'une nuit au camping (on a quand même le temps de faire des pancakes et du pain...). Et le lendemain, nous attaquons notre premier vrai col : après 15km de montée (la "côte du diable", elle porte bien son nom...), nous arrivons à 1100m d'altitude, hauteur que nous n'avions plus connu depuis le plateau de Brasilia, voilà 8000km!

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Dans la descente, nous croisons 3 Français à vélo (encore!) qui vont vers le Sud : Elie, Florent et Alexis. Nous mangeons ensemble et nous prenons le temps de raconter nos voyages respectifs. Pour une fois, ce ne sera pas une rencontre en coup de vent!
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En fin d'après-midi, le temps se couvre et le vent se lève, droit sur nous. Nous trouvons rapidement un bivouac et allumons un feu pour se réchauffer. A peine est-on rentré dans la tente qu'il commence à pleuvoir. La pluie nous accompagnera presque jusqu'à Coyhaique le lendemain. Avec le vent et une température de 5°C, nous sommes contents d'avoir nos gants de ski achetés à Ushuaia...

 

Cette fin de parcours nous laisse un peu sur notre faim : les nuages ne nous ont laissé entrapercevoir qu'une partie du paysage qu'on devine magnifique. Avec un peu de  chance, nous en profiterons dans les jours qui viennent!

 

En tout cas, après 655 km de piste depuis El Chalten, nos vélos tiennent plutôt le coup : nous n'aurons eu qu'une vis perdue (Tetef), une chambre air déchirée (Bibou, à cause d'un nid de poule et sur la partie asphaltée en plus!!), et un maillon de chaîne cassé (Bibou, c'est toujours lui qui inaugure les nouveaux pépins...) :
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Rien de bien insurmontable, et ça nous laisse confiant pour la suite du trajet. Pour l'instant, on continue vers le nord, direction Futaleufu (essayez de le prononcer vous aussi!) et nous devrions repasser en Argentine pour quelques jours après ça!

 

L'album photo complet (difficile de faire un tri limite des photos...) est disponible sur le lien suivant : 69 - El Chalten - Coyhaique

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 16:49

Après les 3 jours de vent pour arriver à Puerto Natales, nous profitons d'une journée dans la ville pour nous reposer. De nouveau, nous sommes accueillis chez les pompiers, dans un dortoir avec un vrai lit (ouah!!!), mais cette fois, nous "payons" notre logement avec un petit service :

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Nous nous baladons ensuite dans la ville, calme et ensoleillée. Comme c'est dimanche, peu de magasins sont ouverts. Mais nous pouvons tout de même laisser nos vêtements dans une laverie, acheter un pique-nique pour déjeuner au bord du fjord, et se connecter à internet pour mettre à jour notre blog (une journée bien remplie!).

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Le lendemain, nous nous dirigeons vers Torres del Paine. A la pause déjeuner, nous rencontrons 2 Français qui remontent vers le nord comme nous. Alors qu'ils sont arrivés le même jour que nous à Ushuaia (le 14 février!), Johannes et Stéphanie ont quelques jours d'avance, puisqu'ils ont déjà visité le parc vers lequel nous nous dirigeons.

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Leur blog : stefetjolescyclo.canalblog.com

 

Nous faisons une pause à la Cueva del Milodon, immense grotte où a été retrouvée une peau de cet animal aujourd'hui disparu. Le milodon ressemble un peu à un ours, mais est herbivore. La reconstitution est un peu kitsch, mais la grotte est impressionnante par ses dimensions et par les vestiges laissés par les premiers hommes il y a 10 000 ans.

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Après un bivouac le long de la piste, nous arrivons au Parc National de Torres del Paine. Nous laissons nos vélos dans les locaux techniques de l'administration et "construisons" notre sac à dos pour randonner! Eh oui, nous n'avons que nos sacoches de vélos, mais la solution trouvée, quoique un peu inconfortable au bout de quelques heures de marche, se révèle peu encombrante, avec le strict nécessaire (nos mois de vélos nous ont permis de bien alleger nos besoins) :

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Dans le parc, nous suivons le "parcours touristique" en forme de W, qui nous fait faire des allers-retours dans les vallées. Nous commençons les premiers jours dans le parc sur un sentier désolé, le feu ayant ravagé une grande partie des forêts de cette partie en 2005 et 2011-2012. Nous prenons un peu mieux la mesure du climat : même s'il fait froid, le vent fort assèche la végétation, et un mégot, un barbecue mal éteint ou du papier hygiénique enflammé (véridique...) peuvent causer des ravages ici.

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Nous arrivons au glacier Grey, immense, alimentant le lac avec quelques glaçons. Le début de journée était pluvieux, mais nous avons le droit au soleil en arrivant au point de vue sur le glacier :

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Nous continuons ensuite vers la vallée del Francès, qui nous donne un des meilleurs points de vue sur les paysages alentours : entre les montagnes, les glaciers, la vallée et les lacs tout au fond, nous avons de quoi regarder de tous les côtés. Encore une fois, le soleil apparaît alors que nous avions randonné en partie sous la pluie, la vallée et les montagnes bouchées par les nuages.

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Enfin, nous terminons par le "clou" du parc : les Torres del Paine. Cette fois, le temps est beaucoup plus incertain. Lorsque nous arrivons au sommet, après une très longue randonnée, les nuages se décident à laisser apparaître les fameuses tours. L'éclaircie est courte, mais nous récompense pour l'effort de la journée.

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En redescendant, nous arrivons à l'autre bout du parc. Nous faisons du stop pour rejoindre l'autre entrée où nous avions laissé nos vélos. Nous attendons peu, et en 3 voitures, nous arrivons à bon port. Nous nous faisons même emmener par un couple de français, 53 ans de mariage (!!!), qui voyage seuls au Chili et en Argentine. Lorsqu'ils nous déposent, ils nous offrent même 2 bières!

 

Ces 4 jours dans le parc nous ont changé de rythme. Nous avons marché 70 km, ce que nous faisons habituellement en 1 journée de vélo. Comme nous avions emmené le strict minimum, nous avons dû nous contenter de repas simples et quasiment identiques chaque jour : avoine et café le matin, soupe, semoule ou pâtes, saucisses, pâte de fruit pour le midi et le soir. Nos sacoches étaient tellement petites comparées aux gros sacs à dos des autres randonneurs qu'ils étaient surpris qu'on ait tout pour camper : tente, duvet, matelas, un tout petit peu de rechange (on ne sentait pas très bon au 4ème jour...) et nourriture. En retrouvant nos vélos, nous avons aussi renoué avec le confort et de meilleurs repas! Mais pas pour très longtemps...

 

Nous reprenons donc la route vers l'Argentine. Avant la frontière, il n'y a qu'un petit magasin de dépannage. Nous achetons le minimum pour les quelques jours de vélo qui nous séparent d'El Calafate, prochaine ville sur notre chemin (entre les deux, rien... mais vraiment rien!). Le passage de frontière se passe bien côté chilien.

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Côté argentin, ils jouent au ping pong derrière le bureau pendant qu'on se fait tamponner les passeports (on n a pas de photo, bien entendu...).

 

La suite du trajet est monotone : de la steppe, sans maison, sans estancia, la population du coin est composée de guanacos, de choique (des émeus un peu plus petit qu'au nord de l'Argentine), de flamands rose, de hibous et de tatous version patagonienne.

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Et cette fois, le vent s'est levé, très fort. Il nous a poussé pour sortir du Chili (Tetef a même atteint 71 km/h en descente... pas très sérieux, mais casqué!) et continue à souffler en Argentine. En fin d'après-midi, au détour d'un virage, le vent nous bloque. Nous trouvons un abri juste au bord de la route, mais il s'agit d'un ancien dépot de la Vialidad (DDE locale) qui est grillagé et soudé pour ne pas qu'on rentre dedans pour se protéger du vent.

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Il n'y a que des champs autour, sans arbres, sans vrai relief pour se couper du vent. Pour la première fois depuis 6 mois, nous nous arrêtons en contrebas de la route, dans le fossé, où nous sommes enfin à l'abri du vent.

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Après une nuit reposante, nous reprenons la route, avec cette fois le vent dans le dos! Il nous pousse, nous booste comme sur une mobilette. Nous faisons du 25-30 km/h sans effort. Nous entamons même une portion de 70 km de piste que nous terminons dans la journée. Les kilomètres défilent et c'est sur cette piste que nous passons le cap des 9000 km!

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Cette fois, grâce aux conseils des cyclistes croisés sur la route, nous nous arrêtons à un poste de la Vialidad, qui nous autorise à monter la tente à l'abri du vent (qui souffle toujours aussi fort...). Ils ne nous autorisent pas à utiliser notre réchaud dehors (il y a une citerne de gaz à proximité), mais nous invitent à cuisiner à l'intérieur! A l'abri du vent, au chaud, nous pouvons vraiment récupérer et nous reposer.

 

Et franchement, nous sommes plutôt chanceux : pour la dernière portion de route vers El Calafate, nous aurions dû avoir le vent de face, et avec ce qui soufflait les jours précédents, nous nous serions beaucoup fatigués pour ne pas beaucoup avancer. Mais le vent s'est calmé. Nous pouvons avancer et découvrir un belvédère sur la vallée :

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Après une quinzaine de kilomètres de descente (youha!!!), alors que nous demandions seulement un coin à l'abri du vent pour cuisiner, nous nous faisons inviter pour un barbecue! Et pas n'importe quelle viande : du choique! La viande est tendre, et avec un bout de pain et des oignons revenus à la poële, c'est un délice (merci Juan et Felipe!) :

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Alors que nous pensions mettre 2 jours pour atteindre El Calafate, et peut-être grâce au barbecue, nous faisons les 96 km dans la journée! Après une journée de repos au camping (enfin... repas gargantuesques, lessive, blog et petits achats...), nous essayons de nous diriger vers le Parc National de Los Glaciares pour voir le glacier Perito Moreno :

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Apres une bonne attente, nous nous faisons prendre en stop par un taxi (gratuitement...) qui va faire une course dans cette direction. Il nous laisse 20km plus loin, au milieu de nulle part, mais sur la route qui mène au fameux glacier :

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Cette fois, c'est beaucoup plus difficile. Il y a peu de voitures, et les touristes qui se rendent au glacier ne s'arrêtent pas pour nous prendre. Nous attendons près de 2 heures au bord de la route... Enfin, alors que nous étions sur le point de renoncer et de retourner à la ville, une voiture s'arrête (pas un touriste, bien sûr...) et nous dépose à l'entrée du Parc. Seul problème, il y a encore une vingtaine de kilomètres à faire dans le parc...

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Mais finalement, les gardes de l'entrée négocient pour nous, et nous nous retrouvons dans un car de touristes pour les derniers kilomètres!

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Après 5 heures de voyage pour 80 km (!!!), nous arrivons au pied du Perito Moreno, immense glacier à quelques mètres de nous :

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Nous restons tout l'après-midi à le contempler sous différents points de vue. C'est un mastodonte calme, un fleuve gelé qui s'est arrêté à quelques mètres de la colline (5 km de large, 60 m de haut et 14 km de long). La saison touristique se terminant, il y a peu de monde sur le site, nous l'avons presque pour nous tout seuls. Alors que pendant les premières heures, il y avait peu de mouvements, en fin d'après-midi, ce sont des pans entiers du glacier qui se décrochent. Il avance de 2 mètres par jour, et cette avancée se fait par à-coups, faisant craquer la glace comme des coups de tonerre. Lorsque la glace se détache et s'effondre dans le lac, le bruit est impressionnant et les vagues engendrées sur le lac font s'entrechoquer les plaques de glace qui flottent, et il faut plusieurs minutes pour que le calme revienne, laissant de nouveau le glacier dans une tranquilite relative...

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En fin d'après-midi, nous nous décidons à repartir, et arrivons sur le parking où il reste 8 voitures! Les 2 premières voitures ne vont pas à la ville, mais on nous dépose tout de même à la sortie du parc. Nous commençons à douter de pouvoir rentrer. Le soleil se couche, et de nuit, le stop risque d'être plus difficile... Une voiture passe, pleine à craquer... Même pas la peine d'essayer... Et enfin, la chance tourne (comme toujours, non?) : 2 tchèques s'arrêtent et nous ramènent en très peu de temps jusqu'au centre ville d'El Calafate! Ouf... Merci Olga!

 

Après cette journée un peu difficile en stop, nous sommes contents de reprendre les vélos le lendemain. Au moins nous sommes libres, à la vitesse d'un escargot... Nous nous dirigeons vers El Chalten, et cette portion de route est réputée pour ses vents très forts qui arrivent du Chili, et traversent la Cordillière des Andes en accélérant. Mais, cette fois encore, le vent est notre ami : il est plutôt absent! Le trajet que nous aurions pu faire en 3 ou 4 jours se fait finalement en 2 jours et demi. Nous profitons des paysages le long de la route, dormons 2 nuits en bivouac dans des lieux magnifiques (un camping abandonné - et donc gratuit - en bord de rivière et dans une carrière avec vue sur le lac et la Cordillière) :

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El chalten est un petit village comparé à la grouillante El Calafate. On s'y sent bien, et nous nous faisons en plus hébergé chez Florencia et Mario, grâce à Warmshowers, mais dont tous les cyclistes croisés sur route nous avaient déjà parlé. La maison est pleine de va et vient. 2 personnes partent le matin, mais il reste tout de même une Japonaise, un Suisse et une Française/Canadienne! C'est un peu l'auberge argentine, la porte réellement ouverte à tous les voyageurs de passage. Nous dinons tous ensemble le soir, le plat étant préparé par Martin, le Suisse, et un Crumble confectionné par nos soins...

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Bon, il est temps de vous parler d'une chose incroyable. Nous voyageons à vélo, c'est pas très commun, mais finalement depuis Ushuaia, nous croisons beaucoup de cyclotouristes, nous nous sentons moins seuls, et pour le coup un peu moins "pionniers" (voire pas du tout). Depuis la frontière chilienne, en Terre de Feu, on nous a parlé d'une voyageuse, un peu comme nous, mais pas tout à fait. Son moyen de transport est un... monocycle! Si si, on a eu du mal à y croire, mais sur le chemin, tout le monde nous en parlait, elle était quelques jours devant nous, remontant elle aussi vers le nord. Nous l'avons loupé à 2 jours près à El Calafate et finalement, c'est à El Chalten que nous la rattrapons : Anne-Sophie, la Française/Canadienne! Son blog: monocyclette.ca

Nous n avons pas encore de photo d elle en monocycle charge, mais nous allons suivre le meme chemin dans les prochains jours vers le Chili, et mettrons toutes les photos dans le prochain article!!

 

Après s'être reposé et avoir pris quelques forces, nous partons 2 jours et demi en randonnée. Comme pour Torres del Paine, nous adaptons nos sacoches en sac à dos. Mais cette fois, nous sommes 3 : Yuri, la Japonaise, qui a également laissé son vélo chez Florencia et Mario, nous accompagne. Et nous faisons du TenteSurfing : nous invitons Yuri dans notre tente étant donné que la sienne est en piteux état (plus d'armature...). Les paysages sont magnifiques, sûrement grâce au soleil qui est de la partie.

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Nous arrivons en fin d'après-midi au pied du Cerro Torre et du glacier. Le lendemain matin, après un réveil matinal, nous assistons au lever du soleil : tout d'abord les nuages s'enflamment, puis c'est au tour du Cerro Torre, tel une bougie d'anniversaire sur un gateau à la chantilly :

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Nous partons ensuite vers le Fitz Roy, pic que nous avions déjà aperçu sur la route depuis El Calafate (il culmine à plus de 3400m!). La matinée est belle, et il se dévoile, entouré d'autres pics et de glaciers. Malheureusement, le temps que l'on grimpe au pied, les nuages et le vent sont arrivés, nous cachant complètement la vue.

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Les prévisions météos ne sont pas très bonnes pour le lendemain. Aussi, nous nous levons moins tôt le lendemain matin. Mais finalement le ciel est complètement dégagé! Nous apercevons les premières illuminations du Fitz Roy depuis le camping :

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Et puis, l'envie est trop forte. Nous sommes motivés pour monter de nouveau au pied du pic! Et, depuis le sommet du sentier, nous profitons enfin d'une vue dégagée sur le Fitz Roy et les paysages aux alentours. Seules quelques personnes sont présentes, c'est un moment unique. Enfin, quelques nuages arrivent, s'accrochant au pic. On comprend alors le nom ancien du pic : El Chalten ou le volcan. C'est effectivement comme si la montagne laissait s'échapper des fumerolles :

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Enfin, nous continuons la randonnée jusqu'au pied du glacier de Piedras Blancas, en nous perdant un peu. En arrivant, nous sommes accueillis par la pluie. Le temps de prendre quelques photos, de nous abriter en attendant une accalmie, et nous rentrons vers le camping pour déjeuner. Le retour vers le village sous le soleil (qui est revenu!) nous permet d'apprécier la vue sur la vallée, que nous prendrons pour continuer notre route vers le Chili!

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Vous pouvez accéder à tout l'album présent sur le blog depuis ce lien :  70 - Puerto Natales - El Chalten 70 - Puerto Natales - El Chalten

 

Depuis Puerto Natales, nous avons été bien occupés. Les sites traversés étaient magnifiques, quoique parfois un peu chers pour notre budget restreint... Nous avons changé de rythme grâce à la randonnée. Alors que nous avons traversé des paysages vides de population, nous n'avons jamais trouvé la route monotone, toujours une découverte pour nous surprendre au détour d'un virage. Tétéf a même fait la course avec un choique pendant plus de 1000 mètres à plus de 50 km/h.

 

Ce rythme un peu soutenu, nous nous l'étions imposé pour une contrainte plutôt simple : nous devons prendre un bateau pour rejoindre depuis El Chalten la route côté chilien. Et il n'en reste que 2 avant quelques mois : le 23 et le 30 mars... Dès que nous aurons traversé ce samedi, nous aurons ensuite le temps de remonter, de profiter des paysages, des villages et des montagnes que nous traverserons. Ce sera aussi un autre rythme du fait de la route : ce sont plus de 500 km de pistes qui nous attendent dans les jours qui viennent!!

 

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Au 04/09/2014 Au 04/09/2014
30 431km Cayenne

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