Après notre semaine de "vacances" sur lîle de Pâques, nous reprenons notre route. Nous avons toujours la même envie de continuer, nous avons étudié un peu la route vers le nord, demandé des conseils, mais les options ne sont pas infinies : le pays est très étroit dans cette partie-là, il y a peu deau, peu de régions développées et donc peu de routes. Nous allons devoir emprunter la route que nous avions évitée à tout prix dans le sud de chili : la Ruta 5 ou Panaméricaine...
D'autre part, en préparant la route, nous nous sommes rendus compte qu'il nous reste encore beaucoup de kilomètres à parcourir pour peu de temps. Notre visa touriste expire d'ici début août, ce n'est pas pour tout de suite, mais nous devons parcourir plus de 1500 km et sortir du Chili par une route passant à plus de 4 000 m d'altitude! Ca va être sport...
Tic-tac, tic-tac... le compte à rebours a commencé!
La sortie de Santiago par les "petites routes" se passe plutôt bien. Il fait gris, nous longeons l'aéroport puis les décharges de la ville. Et nous nous rendons compte que globalement toutes les routes sont sales, jonchées de bouteilles plastiques, de sacs, de canettes, de bouteilles en verre... Tout ce qui se consomme dans la voiture et dans la cabine du camion peut être jeté par la fenêtre. Ajoutez à cela les débris de pneus éclatés et tout ce qui peut tomber d'un camion et vous obtenez notre 13 000 ème kilomètre!
Nous arrivons sur notre première portion de la Panaméricaine. Comme nous sommes encore près de Santiago, cest une autoroute chargée de camions, bus et voitures. Nous roulons sur la bande de côté, pas de risques, mais le bruit est usant au bout de la journée. Nous terminons même sous la pluie, mais notre bonne étoile veille sur nous : nous trouvons un bivouac inattendu à larrière des vestiaires d'un stade de foot! Nous serons sous un toit pour la nuit, au sec et prêt à repartir le lendemain!
Nous bifurquons ensuite vers la côte. Après un petit col à 550 m, nous descendons vers locéan, retrouvons le soleil et arrivons vers les quartiers chics : ici, les zones résidencielles estivales sont surveillées par un gardien à lentrée, la plage est privatisée et ça continue à construire à flanc de montagne avec vue sur la mer. Encore une fois, nous trouvons un bivouac parfait : entourés par les résidences vides à cette époque de l'année (ici, c'est l'hiver), nous profitons d'un coucher de soleil magnifique.
La route se poursuit sur la côte, avec le Pacifique sécrasant sur les falaises. Malheureusement, la route sarrête et nous devons retourner sur la Panaméricaine. Mais cette fois, une nouveauté : les boules Quiès! Parfait pour profiter du paysages, sans être assailli par les bruits stridents et ronflants des gros moteurs passant à quelques mètres de nous. En revanche, ça n'empèche pas les crevaisons : 3 en 3 km! 2 pour Tetef et 1 pour Bibou... L'avantage, c'est qu'on fait nos pauses déjeuner sur la plage!
Nous pensions que rouler sur lautoroute serait ennuyeux, mais la Panaméricaine longe locéan sur cette portion et c'est grandiose. Le dénivelé est chaotique, mais cela permet d'apprécier le paysage vue d'en haut :
Puis vient la pause : nous quittons la Panaméricaine, bifurquons vers les terres et traversons une vallée désertique. Ici,il y a très peu deau et nous trouvons nos premiers cactus recouvrant les montagnes.
Nous grimpons au coeur dune vallée à plus de 1100m, avec une vue sur la Cordillière des Andes enneigée, avant de redescendre à Combarbala, petite ville sans beaucoup dintérêt sauf... son observatoire astronomique! La région nord du chili est en effet idéale pour l'observation des étoiles : air sec, nuits claires quasiment toute l'année et peu de pollution lumineuse (car peu de villes...). Donc, après notre journée de vélo, nous repartons à la nuit tombée vers l'observatoire, à croire qu'on n'en avait pas eu assez... Mais cela valait le détour : pendant les 2 heures de visites pour nous tout seuls, nous découvrons le ciel de l'hémisphère sud, trouvons de nouveaux repères et voyageons vers les étoiles à quelques millions d'année-lumière de là. Nous avons même la chance d'observer Saturne et ses anneaux. Nous repartons un peu fatigués, mais émerveillés par tout ce que nous avons vu ce soir.
Nous continuons ensuite vers La Serena, route sans grand intérêt, dont le trafic sintensifie à mesure quon s'approche de la grande ville. Nous sommes accueillis chez Léonardo et sa famille. Nous profitons de cette petite pause pour visiter La Serena, ville coloniale bien conservée et Coquimbo, ville portuaire aux allures de Valparaiso!
La suite sannonce sportif : la sortie de La Serena est plutôt simple, au bord de la mer. Nous avons retrouvé la Panaméricaine, mais celle-ci sest transformée en grosse nationale. Finie la 4 voies, place à la 2 voies, mais toujours avec notre bande sur le côté (ouf...).
Puis nous rentrons dans les terres et les montagnes. On enchaîne alors les cols : 560m, 1270m et 1100m. C'est un peu l'entraînement avant les choses sérieuses au nord du Chili... Les paysages sont de nouveaux désertiques et splendides.
Quelques villages sont parsemés sur la route, vivant grâce au mines alentours et au trafic de la route. Cela nous permet en tout cas de trouver de leau régulièrement, sans avoir à en transporter beaucoup. Nous passons à côté de 2 observatoires scientifiques, situés eux à plus de 2500m. Les conditions sont optimales ici. Mais pour un bivouac, il vaut meiux être bien préparés : alors que le soir, on installe la tente en tongues, le matin, avec 2°C, il faut être bien couvert pour préparer le petit déjeuner. Mais le paysage autour est unique!
Le trafic sur la Panaméricaine est intense et laisse sur le bord de la route pleins de débris. Nous récoltons de nouveau un bout de verre (dans le pneu de Tetef) et un fil de fer (dans le pneu de Bibou). Il ne faut pas quon perde la main pour les réparations de crevaison...
Enfin, nous redescendons vers la mer, sur une longue pente de près de 100km. Un peu de repos pour les jambes! Nous retrouvons une grande ville sur notre chemin, pratique pour faire le plein, mais après ces quelques jours au milieu de nulle part, nous sommes pressés de repartir...
Nous arrivons enfin à Huasco, petite ville portuaire, active pour son port minier et pour le tourisme en été. La cote est magnifique et donne envie d en voir plus!
Depuis notre sortie de Santiago, nous avons ressenti un vrai changement : à peine quelques centaines de kilomètres au nord, et le manque deau rend les paysages désertiques, tout étant concentré dans les quelques vallées fertiles où coule une rivière, on nous prend de nouveaux pour des extraterrestres, on nous offre même des oranges lors d'une petite pause sur la place d'un village, on trouve aussi des clémentines tombées d'une camionnette... Un nouveau voyage a commencé!
Cette fin d'étape annonce quelques jours tranquilles : nous allons longer la côte pendant près de 200 km, sur de petites routes, loin du trafic de la Panaméricaine. On va retrouver le calme!
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